Les voleurs de vanille continuent de sévir à Taha'a, causant des pertes considérables pour les vaniculteurs depuis trois ans. Malgré les efforts déployés par les autorités et les producteurs, les cambriolages répétés dans les exploitations restent un véritable fléau. Les enquêtes sont toujours en cours. Pendant ce temps, les voleurs sévissent toujours, certainement incités par l'augmentation du prix de vente de la vanille de Taha'a à 15 000 cfp le kilo.
Face à cette situation alarmante, les professionnels de la filière demandent l'intervention du gouvernement pour les soutenir. Dans une interview accordée lors d'un journal télévisé hier soir, Emma Maraea, présidente de l'EPIC Vanille de Tahiti, a exprimé leurs préoccupations et leurs demandes.
Modifier la loi de Pays
Selon elle, bien que les enquêtes se poursuivent depuis l'année précédente, aucune interpellation n'a encore été effectuée. Les vols de vanille se sont multipliés depuis 2005, et bien que leur nombre ait diminué cette année par rapport à l'an dernier, les producteurs continuent d'être victimes de ces actes indélicats.
Pour faire face à cette situation, la présidente de l'EPIC Vanille propose une modification de la loi de Pays qui encadre la filière. Elle souhaite que les ventes de vanille soient strictement réglementées et ne puissent avoir lieu que pendant les jours prévus dans le calendrier officiel de l'EPIC. Cette mesure permettrait de créer une journée festive dédiée à la vente de vanille, réunissant tous les acteurs de la filière et offrant une meilleure traçabilité des produits. Mais "il est vrai que dans la loi de Pays, les ventes de vanille hors calendrier sont aussi autorisées", précise Emma Maraea. Pour cela, les acheteurs et négociants doivent tenir un registre que les contrôleurs peuvent vérifier inopinément.
Actuellement, la loi de Pays exige déjà une certaine traçabilité, avec l'obligation pour les producteurs et les acheteurs d'être agréés et contrôlés à différentes étapes de la production et de l'exportation de la vanille. Cependant, la proposition de la présidente vise à limiter les ventes clandestines de vanille volée qui pourraient se produire en dehors du cadre réglementaire par des personnes non agréées "qui vendent à des touristes ou à toute personne intéressée", déplore Emma Maraea.
La présidente de l'Epic Vanille a également annoncé son intention de rencontrer le nouveau ministre de l'Agriculture pour discuter de ces problématiques et trouver des solutions rapidement.
Les vols de vanille à Taha'a constituent un véritable défi pour les vaniculteurs locaux, qui subissent d'importantes pertes financières. La mise en place de mesures plus strictes et l'implication du gouvernement sont nécessaires pour protéger cette précieuse culture et soutenir les producteurs de vanille de Taha'a dans leur travail.