L’OPH orphelin. 270 employés en mal de directeur après la polémique qui a été fatale à Yan Jambet. A peine nommé, il démissionne.
A l’office polynésien de l’habitat, les agents veulent continuer de travailler, comme si de rien n’était. "On est un peu troublé, on ne sait pas ce qui se passe, mais à part ça, tous les services sont opérationnels, tout se passe bien", dit un employé. "Il a quand même une famille, des enfants, tous ont été touchés par rapport à sa vie professionnelle. C'est ça que je n'admets pas. [Il a détourné des fonds...] On laisse la justice faire son travail", note Jean-Pierre Tefaafana, délégué syndical Atia I Mua OPH.
Le gouvernement a déjà une idée du remplaçant de Yan Jambet à l’OPH. Tout juste rentré de Paris, le président du Pays a été accueilli par les proches de Yan Jambet qui lui ont demandé audience pour que cesse le lynchage sur les réseaux sociaux. "Je ne supporte pas qu'on insulte, qu'on injurie mon neveu. Ca suffit. Faut arrêter tout ça", déplore Maureeen, la tante de Yan Jambet. "On ne peut pas dénigrer quelqu'un parce qu'il a fait quelque chose dans le passé. Mais qui a été correct dans sa vie ? Personne. Si tout le monde va chercher le poux qui était dans sa vie, ben on ne va pas aller mieux !", s'insurge Pita, l'oncle de Yan Jambet.
C’est fait. Yan Jambet a déposé sa démission à sa ministre de tutelle Chantal Galenon. Son ancien employeur à qui il a volé 6 millions cfp a porté plainte contre lui au pénal. "Ce que je regrette c'est le lynchage qui a suivi. On oublie que c'est un être humain, que c'est un papa d'une petite fille, c'est quelqu'un de compétent, c'est pour ça que je l'avais retenu. Il a fait la banque, les agences immobilières, il a fait un passage chez les notaires, pour moi c'était le bon candidat pour ce poste", souligne Moetai Brotherson, président du Pays.
Les jeux ne sont pas encore totalement faits. La démission de Yan Jambet, ou sa révocation, ce qui n’a rien à voir, sera actée en conseil des ministres.