Les deux professions se distinguent par leur niveau d' accessibilité. Alors qu’il faut avoir un bac +8 pour devenir expert comptable, un simple bac suffit pour devenir comptable.
Le projet de loi en question risque de bouleverser les projets de bon nombre d’étudiants car si la loi permettra aux patrons des 200 cabinets de comptables libéraux du fenua d’exercer jusqu’à la retraite, les jeunes qui sont toujours en formation, eux, ne pourront prétendre qu’au statut de salarié. Ainsi, ils n'auront d'autres choix que d'intégrer l’un des 35 cabinets d’experts que compte la profession en Polynésie.
Le Taho’era’a et le Tavini Huira’atira s’opposent au texte. Les deux partis déplorent qu'aucune bourse majorée ne soit prévue pour les étudiants voulant poursuivre des études d’expert comptable. Ils dénoncent également le lobbying des cabinets d’experts comptables auprès de la majorité.
Sandra Levy Agami explique son inquiétude à Titaua Doom.
Sandra Levy Agami au micro de Titaua Doom
Dès que la loi du Pays sera publiée, il n’y aura plus de comptable en capacité d’ouvrir un cabinet au fenua.
Selon la présidence de la commission de l'économie, des finances, du budget et de la fonction publique, il y a urgence à faire passer ce texte qui est dans les cartons depuis deux mandats. La profession devait en effet être réglementée. L'instance aurait déjà soulevé plusieurs erreurs de cabinets de comptables libéraux.
Par ce texte, Virginie Bruant, de la majorité, veut protéger pénalement les chefs d’entreprises car ils sont responsables en cas d’erreur de déclaration de revenu.
Virginie Bruant au micro de Titaua Doom
Chaque année en Polynésie française, de très nombreux lycéens obtiennent un bac comptabilité. Ce projet de loi du Pays pourrait bien priver ces chefs d’entreprise en devenir de poursuivre leur vocation.
Le Tahoera’a et le Tavini huira’atira s’opposent au Tapura et demandent que les deux professions, comptables et experts comptables, cohabitent.