Quel régime social pour les étudiants polynésiens de retour au fenua ?

Dans l'attente de trouver un emploi, des étudiants polynésiens de retour au fenua, se voient refuser par la CPS, l'affiliation au RSPF, le Régime de solidarité. La Caisse de Prévoyance Sociale explique appliquer la réglementation du Pays.

Terminer ses études et revenir au fenua, un but que de nombreux étudiants polynésiens se sont fixés. Parmi eux, Hinavai qui est partie au Canada et qui est revenue, il y a moins de six mois, dans l'archipel pour y construire sa vie. Mais arrivée sur place, c'est la douche froide. La Polynésienne, titulaire d'un bachelor, est à la recherche d'un emploi et la Caisse de Prévoyance Sociale lui réclame 8 000 francs par mois pour être affiliée au RNS, le Régime des non salariés. Sauf qu'avec le remboursement d'un prêt étudiant de 80 000 francs par mois, elle ne peut pas se permettre cette dépense.

Hinavai pensait pouvoir être rattachée au RSPF, le Régime de solidarité, mais elle a essuyé un refus de la CPS parce qu'elle a dépassé le seuil " d'un tout petit peu ". Pour s'en sortir, elle peut heureusement compter sur sa famille qui l'a aidée pendant ses études et continue de le faire. Sauf que selon elle, c'est considérée " comme un revenu, on m'a refusée le RSPF, pour ça ". " On revient dans notre pays, ce n'est pas comme si, on était dans un pays étranger, même au Canada je me sens plus assurée qu'ici " lâche Hinavai dépitée. Une aberration, une injustice contre laquelle lutte le Collectif pour la CPS des étudiants. Il indique sur sa page Facebook que " la solidarité familiale et le soutien des parents n’est pas un revenu mais une aide pour vivre ". Le Collectif appelle à une mobilisation le samedi 12 juin, au Mahana Park.

Parmi les critères ouvrant droit au RSPF, il y a la résidence d'au moins six mois en Polynésie et le seuil de 87 346 francs par mois à ne pas dépasser. Edwin Faaruia, directeur de la relation clientèle de la CPS, rappelle que ce sont des règles imposées par le Pays, " nous en tant que CPS, on est conscient de ces difficultés de la part des étudiants, mais nous gérons un régime qui ne relève pas de la CPS " et il ajoute, " nous sommes gestionnaires d'un régime de solidarité du Pays et notre rôle c'est d'appliquer la réglementation qui s'impose à nous ". La CPS renvoie donc le Pays devant ses responsabilités.

Le syndicat Avenir étudiant a aussi été saisi de ce problème et pense que les étudiants concernés peuvent évoquer le centre des intérêts familiaux, matériels et moraux pour intégrer le Régime de solidarité. Le syndicat s'appuie sur la loi de Pays relative aux conditions d'admission du RSPF.