Vendredi 13 janvier, le film Ride in peace a été projeté au Grand théâtre de la maison de la culture. Un film sur les body boarders locaux qui a fait le bonheur des aficionados de ce sport de glisse.
•
Ils sont venus nombreux pour cette projection. A l'entrée du Grand théâtre de la maison de la culture, la jeunesse polynésienne était au rendez-vous, impatiente de découvrir Ride in Peace. Un film sur le bodyboard local, réalisé par un bodyboarder lui-même, Tshany Teissier.
Le jeune homme est déjà à l'origine du film SAP en 2011. Ce dernier avait été projeté au Méridien. Plus de 500 personnes étaient alors venues, certains avaient même dû rester à l'extérieur, faute de places. Cette fois, Tshany Teissier et la jeune association Tahiti Bodyboard ont réussi à obtenir la salle du Grand théâtre afin d'accueillir plus de monde.
Ils étaient près de 700 à assister à cette projection, hier soir. Pour la plupart des jeunes de 15-25 ans, quelques-uns sont venus en famille. Dans la salle, c'est l'impatience. Tout le monde attend le film. Tout le monde veut voir les belles sessions des "boys". Et, ils ne seront pas déçus. Niko Richard, Brondon, Maui, Tehau, Moe, Ariiboy, Heimanu, Marite, Tshany, etc. La bande jeunes bodyboarder locaux a fait le spectacle, enchaînant les sessions aussi impressionnantes qu'insolites.
A chaque belle session, à chaque vague magnifique, à chaque wipe out réussi comme raté, des cris surgissent du Grand théâtre. La famille du bodyboard s'amuse, rit. Il faut dire aussi que les "boys" ont de l'humour. Cette bande de copains, passionnée par la glisse, aime jouer les adolescents.
Renverser de l'eau sur son pote pour le réveiller, faire des challenges en mangeant du wasabi, badigeonner de dentrifice ses copains en train de dormir ... Un humour enfantin qui a fait pleurer de rire le public. "C'était méga", confie Maui, 16 ans. Le jeune homme est venu avec ses copains bodyboarders voir ce film. "Ils nous ont bien fait marrer ! Et, puis il y avait quand même des superbes figures".
Ride in peace est aussi et surtout un film sur le talent des bodyboarders du fenua. Figures, méga session, moment d'adrénaline intense... Le public en a pris plein les yeux. "Ce sont des chargeurs, ce sont les piliers du bodyboard", explique Keanu 22 ans, qui a encore des étoiles dans les yeux à la sortie de la projection. "Ils sont pas assez connus, à l'inverse des surfeurs. On doit mieux faire connaître le bodyboard. C'est important ce genre de film où le bodybboard est justement la star", explique son copain, Kevin, 23 ans.
Les deux amis sont des afficionados de ce sport de glisse. Au-delà du contenu, la forme du film est tout aussi réussi. Le réalisateur a fait preuve de goût et d'originalité tant sur la musique que le montage. "Franchement, c'était beau ! ", confie le jeune Léo, bodyboarder de 17 ans qui cotoie les "boys" du film. Tous avouent avoir déjà hâte du prochain ...
Regardez le trailer du film Ride in Peace
Pour montrer ce qu’il se fait ici en bodyboard et mettre en avant les jeunes talents, les spots magnifiques, et les instants de joies partagés. C’était aussi, et surtout, pour passer un moment convivial, se réunir avec les copains, lors d’une soirée "fun", et ainsi souder ou resouder les liens. Quand on était plus jeune, on avait souvent des soirées comme ça, durant lesquelles on se réunissait tous pour voir les sessions de l’année, comme regarder un match de foot entre potes !
- Combien de temps il t'a fallu pour filmer les sessions ?
On a eu l’idée de faire ce projet il y a 3 ans, mais je n'ai pas filmé pendant les 3 années ! Chaque bodyboardeur des 4 coins de l’île ont participé en donnant leurs images, on ne pouvait pas se déplacer à chaque fois partout quand les conditions sont là !
- Quels sont les bodyboarders que tu as suivi ?
En fait, je ne suis personne en particulier, j’essaie de mettre le maximum de rideurs en avant. Il y a des gars montants comme Manea Fabish qui arrive à participer à des compétitions internationale, ou Maronui Richmond qui fait de bons résultats localement. Mais, il y a aussi des jeunes moins connus comme Kirahu Thibault, Manua Babin, Tumuria Taerea, Moroni Temahuki, Jackson, Tahiri, Maravai de Paea, des boys de Mataiea aussi, et tellement d’autres encore qui "fracassent". Et puis, bien sûr, il y a les incontournables, David Tuarau aka Killa, Tahurai Henri, Fred Temorere, Angelo Faraire, Niko Richard, Heimana Jurd, Alvino, Thibault Casabianca. Bref, que du lourd !
- Tu es toi-même un afficionado de ce sport ?
Oui, je fais du bodyboard depuis mon enfance. C’est mon père qui m’a lancé dans le surf à l’âge de 5 ans à la Pointe des pêcheurs. Je surfe généralement à la maison à Sapinus, et aussi ses petites sœurs à côté. En fait, je n’ai jamais trop aimé surfer ailleurs. Mais depuis 3 ou 4 ans, depuis que j’ai connu Niko Richard, j’ai commencé à sortir un peu de mon "home spot". Je suis allé aux Tuamotu à plusieurs reprises pour des surfs trip avec les copains. Pour moi, tout tourne autour de la vague, c’est très important, sa forme, sa puissance, pourquoi, comment... Je suis un Polynésien, Tahiti, Punaauia, Pae To’o'a o te ra...
- Quelle importance à le bodyboard en Polynésie française ?
Avant, on le pratiquait plus pour s’évader, s’amuser, ou passer des bons moments avec les amis. Aujourd'hui, ça prend de l’ampleur, les réseaux sociaux et les médias s’y intéressent de plus en plus. Lors de la compétition à Teahupo'o l’année dernière, il y a carrément eu du live international sur internet et à la télé ! Je pense que notre sport devient peu à peu reconnu, en espérant que tout ce travail permettra aux talents de poursuivre à l’étranger et faire des compétitions internationales. Aujourd'hui, beaucoup de jeunes se lancent dans le bodyboard car l’équipement coûte moins chère et dure plus longtemps qu’au surf. Malgré ça, le surf reste plus reconnu tant au niveau local qu’à l’international.
- Ton film a t-il justement cet objectif de mieux faire connaître le bodyboard local au niveau pro ?
Oui, c’est vrai, je profite de ces images pour montrer le niveau local, et permettre aux talents de s’exporter. Montrer que les Tahitiens ont du potentiel.
- Pourquoi l'avoir appelé Ride in peace ?
Cela veut dire surfer en paix ! J'ai choisi ce titre car, à l’origine, le surf c’était pour décompresser, passer un bon moment, dans la joie et la bonne humeur !!
- Peux-tu nous raconter une session qui t'a marquée?
C'était le 24 décembre 2000, en face de chez moi à l’embouchure de la Punaruu. Ce jour-là, les conditions étaient réunies. C’était un gros bowl bien heavy, massif, droite, gauche. Tellement mass qu’il y a eu 7 planches de surfs et 1 longboard cassés. On a surfé toute la journée, avec les amis, et ça fait 17 ans que j’attends les même conditions. Il y a déjà eu d’autres sessions, mais pas comme celle là !
- Comment as-tu obtenu cette projection au Grand Théâtre ?
Par le biais de la toute jeune association Tahiti Bodyboard, et surtout grâce au sponsor de la soirée “PLUG bodyboard Pro Shop” que l'on remercie pour le soutien, nous avons pu financer la location du Grand théatre C’est un événement pour et par la jeunesse. Ce lieu est sacré, je suis heureux d’avoir pû obtenir la projection au grand théâtre. C’est aussi parce qu’il y a 6 ans, j’avais déjà projeté mon premier film bodyboard « SAP » au Méridien, qui avait réuni plus de 500 personnes dont plusieurs ont dû rester à l’extérieur faute de places. Pour cette année, on s’est dit avec l’équipe Tahiti Bodyboard qu’on allait donc prendre une salle plus grande.
Le jeune homme est déjà à l'origine du film SAP en 2011. Ce dernier avait été projeté au Méridien. Plus de 500 personnes étaient alors venues, certains avaient même dû rester à l'extérieur, faute de places. Cette fois, Tshany Teissier et la jeune association Tahiti Bodyboard ont réussi à obtenir la salle du Grand théâtre afin d'accueillir plus de monde.
Ils étaient près de 700 à assister à cette projection, hier soir. Pour la plupart des jeunes de 15-25 ans, quelques-uns sont venus en famille. Dans la salle, c'est l'impatience. Tout le monde attend le film. Tout le monde veut voir les belles sessions des "boys". Et, ils ne seront pas déçus. Niko Richard, Brondon, Maui, Tehau, Moe, Ariiboy, Heimanu, Marite, Tshany, etc. La bande jeunes bodyboarder locaux a fait le spectacle, enchaînant les sessions aussi impressionnantes qu'insolites.
A chaque belle session, à chaque vague magnifique, à chaque wipe out réussi comme raté, des cris surgissent du Grand théâtre. La famille du bodyboard s'amuse, rit. Il faut dire aussi que les "boys" ont de l'humour. Cette bande de copains, passionnée par la glisse, aime jouer les adolescents.
Renverser de l'eau sur son pote pour le réveiller, faire des challenges en mangeant du wasabi, badigeonner de dentrifice ses copains en train de dormir ... Un humour enfantin qui a fait pleurer de rire le public. "C'était méga", confie Maui, 16 ans. Le jeune homme est venu avec ses copains bodyboarders voir ce film. "Ils nous ont bien fait marrer ! Et, puis il y avait quand même des superbes figures".
Ride in peace est aussi et surtout un film sur le talent des bodyboarders du fenua. Figures, méga session, moment d'adrénaline intense... Le public en a pris plein les yeux. "Ce sont des chargeurs, ce sont les piliers du bodyboard", explique Keanu 22 ans, qui a encore des étoiles dans les yeux à la sortie de la projection. "Ils sont pas assez connus, à l'inverse des surfeurs. On doit mieux faire connaître le bodyboard. C'est important ce genre de film où le bodybboard est justement la star", explique son copain, Kevin, 23 ans.
Les deux amis sont des afficionados de ce sport de glisse. Au-delà du contenu, la forme du film est tout aussi réussi. Le réalisateur a fait preuve de goût et d'originalité tant sur la musique que le montage. "Franchement, c'était beau ! ", confie le jeune Léo, bodyboarder de 17 ans qui cotoie les "boys" du film. Tous avouent avoir déjà hâte du prochain ...
Regardez le trailer du film Ride in Peace
Rencontre avec le réalisateur : Tshany Teissier
- Pourquoi avoir décidé de faire ce film ?Pour montrer ce qu’il se fait ici en bodyboard et mettre en avant les jeunes talents, les spots magnifiques, et les instants de joies partagés. C’était aussi, et surtout, pour passer un moment convivial, se réunir avec les copains, lors d’une soirée "fun", et ainsi souder ou resouder les liens. Quand on était plus jeune, on avait souvent des soirées comme ça, durant lesquelles on se réunissait tous pour voir les sessions de l’année, comme regarder un match de foot entre potes !
- Combien de temps il t'a fallu pour filmer les sessions ?
On a eu l’idée de faire ce projet il y a 3 ans, mais je n'ai pas filmé pendant les 3 années ! Chaque bodyboardeur des 4 coins de l’île ont participé en donnant leurs images, on ne pouvait pas se déplacer à chaque fois partout quand les conditions sont là !
- Quels sont les bodyboarders que tu as suivi ?
En fait, je ne suis personne en particulier, j’essaie de mettre le maximum de rideurs en avant. Il y a des gars montants comme Manea Fabish qui arrive à participer à des compétitions internationale, ou Maronui Richmond qui fait de bons résultats localement. Mais, il y a aussi des jeunes moins connus comme Kirahu Thibault, Manua Babin, Tumuria Taerea, Moroni Temahuki, Jackson, Tahiri, Maravai de Paea, des boys de Mataiea aussi, et tellement d’autres encore qui "fracassent". Et puis, bien sûr, il y a les incontournables, David Tuarau aka Killa, Tahurai Henri, Fred Temorere, Angelo Faraire, Niko Richard, Heimana Jurd, Alvino, Thibault Casabianca. Bref, que du lourd !
- Tu es toi-même un afficionado de ce sport ?
Oui, je fais du bodyboard depuis mon enfance. C’est mon père qui m’a lancé dans le surf à l’âge de 5 ans à la Pointe des pêcheurs. Je surfe généralement à la maison à Sapinus, et aussi ses petites sœurs à côté. En fait, je n’ai jamais trop aimé surfer ailleurs. Mais depuis 3 ou 4 ans, depuis que j’ai connu Niko Richard, j’ai commencé à sortir un peu de mon "home spot". Je suis allé aux Tuamotu à plusieurs reprises pour des surfs trip avec les copains. Pour moi, tout tourne autour de la vague, c’est très important, sa forme, sa puissance, pourquoi, comment... Je suis un Polynésien, Tahiti, Punaauia, Pae To’o'a o te ra...
- Quelle importance à le bodyboard en Polynésie française ?
Avant, on le pratiquait plus pour s’évader, s’amuser, ou passer des bons moments avec les amis. Aujourd'hui, ça prend de l’ampleur, les réseaux sociaux et les médias s’y intéressent de plus en plus. Lors de la compétition à Teahupo'o l’année dernière, il y a carrément eu du live international sur internet et à la télé ! Je pense que notre sport devient peu à peu reconnu, en espérant que tout ce travail permettra aux talents de poursuivre à l’étranger et faire des compétitions internationales. Aujourd'hui, beaucoup de jeunes se lancent dans le bodyboard car l’équipement coûte moins chère et dure plus longtemps qu’au surf. Malgré ça, le surf reste plus reconnu tant au niveau local qu’à l’international.
- Ton film a t-il justement cet objectif de mieux faire connaître le bodyboard local au niveau pro ?
Oui, c’est vrai, je profite de ces images pour montrer le niveau local, et permettre aux talents de s’exporter. Montrer que les Tahitiens ont du potentiel.
- Pourquoi l'avoir appelé Ride in peace ?
Cela veut dire surfer en paix ! J'ai choisi ce titre car, à l’origine, le surf c’était pour décompresser, passer un bon moment, dans la joie et la bonne humeur !!
- Peux-tu nous raconter une session qui t'a marquée?
C'était le 24 décembre 2000, en face de chez moi à l’embouchure de la Punaruu. Ce jour-là, les conditions étaient réunies. C’était un gros bowl bien heavy, massif, droite, gauche. Tellement mass qu’il y a eu 7 planches de surfs et 1 longboard cassés. On a surfé toute la journée, avec les amis, et ça fait 17 ans que j’attends les même conditions. Il y a déjà eu d’autres sessions, mais pas comme celle là !
- Comment as-tu obtenu cette projection au Grand Théâtre ?
Par le biais de la toute jeune association Tahiti Bodyboard, et surtout grâce au sponsor de la soirée “PLUG bodyboard Pro Shop” que l'on remercie pour le soutien, nous avons pu financer la location du Grand théatre C’est un événement pour et par la jeunesse. Ce lieu est sacré, je suis heureux d’avoir pû obtenir la projection au grand théâtre. C’est aussi parce qu’il y a 6 ans, j’avais déjà projeté mon premier film bodyboard « SAP » au Méridien, qui avait réuni plus de 500 personnes dont plusieurs ont dû rester à l’extérieur faute de places. Pour cette année, on s’est dit avec l’équipe Tahiti Bodyboard qu’on allait donc prendre une salle plus grande.