Signature de la convention cadre relative à la Délégation de service public du transport en commun régulier et scolaire sur l’île de Tahiti

Le Président Edouard Fritch et le responsable de la société "Réseau de Transport en commun de Tahiti", Willy Chung Sao, ont signé, mercredi, à la Présidence, la convention cadre relative à la Délégation de service public du transport en commun régulier et scolaire sur l’île de Tahiti.

Au terme de l’avis d’appel public à la concurrence qui a été lancé le 10 mars 2018 au niveau local, national et européen, l’exploitation du réseau de transport en commun et scolaire de l’île de Tahiti a en effet été attribuée à la société "Réseau de Transport en commun de Tahiti" (SAS RTCT), à compter du 1er janvier 2019 et jusqu’au 31 décembre 2033 par un arrêté du Conseil des ministres du 5 octobre dernier.

Ce choix constitue une étape importante dans la procédure de renouvellement des moyens de transport affectés à la réalisation de la délégation de service public du transport en commun pour l’île de Tahiti. La nouvelle DSP a pour ambition de mieux satisfaire les besoins en déplacement des habitants, mais constitue également un élément d’accompagnement du développement économique de la Polynésie française. Le nouveau réseau de transport sera composé de 21 lignes régulières et de 173 lignes scolaires bien identifiées.Les mois à venir seront consacrés à la commande par le délégataire et l’acheminement de nouveaux bus qui seront mis en circulation sur le futur réseau pour remplacer progressivement les véhicules actuels, jusqu’à leur renouvellement total en 2021.

La SAS RTCT doit investir dans l’acquisition de 240 bus sur la période comprise entre 2018 et 2020, dont 112 bus pour le transport régulier et 128 bus pour le transport scolaire. Les véhicules seront dotés de la norme minimale « EURO V » limitant les rejets de polluants des moteurs à combustion. En outre, il est important de noter que le plan prévisionnel des investissements prévoit l’acquisition de 20 bus électriques qui seront mis en service en 2020 par le délégataire. 

Contrairement aux dispositifs des précédentes délégations de service public du transport en commun, cette nouvelle délégation prévoit l’accompagnement du Pays au travers d’une contribution financière forfaitaire pendant la durée de la convention et met en place un partenariat plus étroit avec le délégataire, avec des obligations réciproques. La SAS RTCT doit en effet s’équiper de moyens les plus modernes pour assurer la lisibilité, la ponctualité et la fiabilité du réseau :
  • l‘information voyageurs sera homogène, reconnaissable, ergonomique, facile à comprendre avec en particulier des versions en tahitien ;
  • les véhicules seront équipés de GPS pour avoir une connaissance des kilométrages parcourus, pour suivre leur localisation par la cellule exploitation de ladite société lorsque les lignes se trouveraient perturbées. La géolocalisation permettra, également, d’informer en temps réel l’usager en attente à l’arrêt de bus, sur son smartphone, de l’arrivée du prochain bus, et sur les temps d’attente.
  • la billettique proposée sera facile d’utilisation pour le voyageur en particulier en situation de correspondance. Cette dernière permettra des remontées d’information en temps réel sur l’usage du réseau (fréquentation, recettes) directement à la Direction des transports terrestres. Ce qui permettra à ce service d’obtenir des statistiques fiables et détaillées sur la fréquentation du réseau (par ligne, période, course, type de titre, etc).
  • l’offre sera attractive en termes de qualité de service (fréquences, amplitude, temps de parcours, confort des véhicules et lieux d’attente) ;
  • les niveaux de service seront renforcés afin de tenir compte des besoins en heures de pointe et en heures creuses. Avec, selon le type de ligne, élargissement de l’amplitude journalière et des périodes de circulation.
Une deuxième phase d’investissement correspondant au renouvellement de bus en 2024 et 2025 est prévue au contrat de DSP afin de respecter l’âge moyen des bus mis en circulation et de maintenir à cet effet un parc de véhicules en bon état de service, jusqu’à son terme.

Conformément au cahier des charges de la consultation, le prestataire retenu a l’obligation de reprendre les personnels des trois délégataires actuels (TCCO, NTCE, RTU) qui seront intégrés dans la nouvelle entité, en qualité de sous-traitant, avec le maintien de 235 emplois qui les accompagnent. Au fur et à mesure des livraisons de bus, la SAS RTCT compte créer au minimum 40 autres emplois à l’horizon 2025.

De son côté le Pays a la charge de mettre en place des infrastructures attenant au réseau routier. C’est ainsi qu’il se doit de mettre en place aux principaux arrêts de panneaux d’information sur poteaux ou dans les abris-bus, sur lesquels le délégataire devra apposer l’information adéquate (identification de l’arrêt, plan de lignes, horaires, QR codes, informations diverses).

La tarification actuelle est basée sur des réductions dégressives accordées en fonction du nombre de trajets. Le principe de la tarification future, laissée à l’initiative du Pays, est de proposer des formules d’abonnement à un tarif peu élevé, dans l’objectif de rendre le réseau plus attractif, notamment par le moyen de certaines réductions à caractère social décidées par le Pays.

Une amélioration appréciable du service public de transport en commun est attendue dès le début de l’année prochaine. En effet, le Pays s’est fixé pour objectif de mieux satisfaire les besoins en déplacement de ses citoyens, des touristes, d’améliorer le flux de la circulation routière sur l’île de Tahiti tout en satisfaisant aux enjeux de déplacements durables et agréables pour les usagers. Le Pays entend ainsi rattraper son retard dans le transport en commun et convertir une nouvelle clientèle à ce mode de transport.