Solidarité et système D pour s'en sortir

Comme une cinquantaine de familles nécessiteuses, Jean-Louis a reçu ce matin un carton de dons alimentaires.

Jean-Louis Ariihoeau vit à Pirae. Ce matin comme 50 autres personnes il est venu récupérer un panier alimentaire. Cet ancien légionnaire de 57 ans se débrouille comme il peut pour affronter la crise avec un optimisme qui laisse admiratif. 

Ce matin, Jean-Louis vient de recevoir des dons alimentaires à la mairie de Pirae. De quoi améliorer l’ordinaire. Mais aujourd’hui, il se fait  raccompagner par la navette municipale et pour cause. « J’avais une voiture avant le covid mais y’a plus de travail en ce moment. J’ai perdu mon travail. J’ai pas de voiture, ça fait 15 ans maintenant, c’est en panne, y’à pas de sous pour réparer »

Des sous, il n’en avait déjà pas beaucoup mais avec la crise sanitaire, il a appris à faire avec encore moins.

Pour l'instant, réparer des appareils électroménagers lui permet de gagner un peu d'argent.

Chez lui, dans les quelques mètres carrés qu’il partage avec sa femme et son fils, s’entassent des machines à laver qu’il répare pour quelques billets, 5000 CFP par ci, 10 000 CFP par là.

« Pour le moment je vis avec ce petit travail, pour réparer les machines à laver, les séchoirs, les micro-ondes etc. » apportés par les gens du quartier ou des particuliers.

Seul revenu fixe de la famille, l’allocation handicapé de leur fils, 47 000 CFP mois. Tout juste de quoi payer le loyer et les factures. Avant il était patenté et travaillait sur des chantiers mais le coronavirus est passé par là. « Y’a plus de chantier et depuis qu’il y a cette maladie, c’est pire, on peut plus aller travailler chez les gens, faut attendre », dit-il.

Dans la pièce à coté Carole sa femme était réceptionniste dans un hôtel qui a fermé il y a qulques années.  Elle ne travaille plus depuis longtemps et bénéficie de la solidarité du quartier : « Y’a des amis qd ils passent ils nous demandent : tu veux pas du poisson ? »

Jean-Louis et sa femme Carole. Elle aussi n'a plus de travail.

Pourtant chez Jean-Louis et Carole, on ne se plaint pas. Le panier alimentaire de ce matin il ne l’a pas demandé.  Et il garde son indéfectible optimiste. « Pour moi ca a vraiment changé, ca m’apprend aussi de bien gérer la vie du foyer. »

Et quand on lui demande comment il fait pour tenir : « la prière tout le temps la priere, aider les gens, donner la main aux gens, s’il faut aider pour quelque chose, je vais pour aider. »

Aide toi et le ciel t’aidera c’est avec cette foi chevillée au corps que Jean-louis affronte les turpitudes. Depuis son passé dans la Légion étrangère il en a vu d’autres …pour ne pas se laisser abattre par un virus.