Vers une suppression de la circonscription Outre-mer aux Européennes

Après l’Assemblée nationale, le Sénat a adopté le projet de loi visant à créer une liste unique rassemblant l’Hexagone et les Outremer aux élections européennes. Les sénateurs ultramarins ont déposé plusieurs amendements pour protéger les spécificités de leurs régions, sans succès.

Les sénateurs ont validé, mercredi 11 avril 2018, le principe d’une circonscription électorale unique aux élections européennes. Le texte a été approuvé en première lecture par 181 voix pour et 153. En février, les députés avaient aussi voté en faveur de la mesure. Le texte doit maintenant faire l'objet d'une commission mixte paritaire chargée de trouver une version commune aux deux chambres.

Le gouvernement explique vouloir « mieux intéresser » les Français aux élections européennes et il propose pour cela de revenir au mode de scrutin qui était en vigueur entre 1997 et 2003. Depuis 2004, la France était divisée en huit circonscriptions pour ces élections européennes : Outre-mer, Est, Sud-Est, Ouest, Nord-Ouest, Sud-Ouest, Massif central-Centre, Île-de-France. Un schéma rendu obsolète par la refonte de la France en 13 régions en 2014, aux yeux de l'Élysée. Le gouvernement entend donc rétablir une circonscription unique et nationale. Cela signifie qu’il n’y aura plus de circonscription Outre-mer lors du prochain scrutin européen, en mai 2019.

Les sénateurs ultramarins ont essayé de faire adopter plusieurs amendements pour qu’une distinction soit faite entre l’Hexagone et l’Outre-mer, mais ils n’ont pas obtenu gain de cause. C’est une « régression » pour les ultramarins selon Maurice Antiste, sénateur socialiste de la Martinique. « Les ultramarins se sentent très éloignés de l’Europe. Ce sera une catastrophe, ils seront d’autant plus éloignés qu’il n’y a aucune circonscription qui correspondra à leur territoire et à leur vécu », estime-t-il.

Reportage