Le choix de Teahupo'o pour les JO 2024 ne fait pas que des heureux

Le comité d'organisation des Jeux olympiques (Cojo) de Paris-2024 a officialisé jeudi le choix de l'île de Tahiti pour accueillir les épreuves de surf, au détriment de trois candidatures dans le sud-ouest de la métropole et une en Bretagne, ce qui a suscité de vives réactions, de joie chez les Polynésiens, et de déception dans les villes non retenues.

"C’est un choix qui est très fort, qui est courageux aussi, parce que c’est aussi casser les codes quelque part en associant ce site de Tahiti", a commenté jeudi Tony Estanguet, président du COJO Paris 2024, pour qui on se trouve dans une "perspective de jeux révolutionnaires, de jeux qui cassent les codes, de jeux spectaculaires".

Michel Bourez, qui vient tout juste de se qualifier pour les jeux de Tokyo, en 2020, où le surf fera sa grande entrée, est sans aucun doute le surfeur qui se réjouit le plus de cette nouvelle.
 

C’est magique pour nous parce que le surf vient de chez nous, de Tahiti. On parle de Hawaï mais les Hawaiens viennent de tahiti… donc voilà c’est un retour aux sources.
Michel Bourez


Même joie pour le surfeur réunionnais Jérémy Flores. Le numéro 1 français, qui partage la vie de l’ancienne Miss Tahiti Hinarani de Longeaux, a de nombreuses attaches en Polynésie. « Ma fille est née à Tahiti et du coup (…) ça fait plaisir que ce soit là bas » a-t-il commenté jeudi.
 
©polynesie
Déception à Biarritz et Lacanau

Le site de Teahupoo est connu pour offrir l'une des vagues les plus puissantes, spectaculaires et périlleuses au monde. Mais ce choix ne fait pas l’unanimité en France.

Organiser à Tahiti les épreuves de surf des Jeux olympiques de Paris-2024 est "un peu le choix du surf spectacle", a estimé jeudi Biarritz, l'un des concurrents de l'île polynésienne, alors que Lacanau a jugé la décision "surprenante", "aux antipodes des valeurs attendues".


Cette décision est très surprenante tant la candidature tardive de Tahiti est aux antipodes des valeurs attendues pour l'organisation d'un tel événement comme:  le bilan carbone, le rassemblement, les coûts associés, l'héritage.
Communiqué de la ville de Lacanau


Ce choix annoncé jeudi par le comité d'organisation des Jeux olympiques doit encore être validé par la commission exécutive du Comité international olympique (CIO) le 8 janvier. Pour la ville de Biarritz, tout est encore possible.

Ce n'est pas une décision finale, c'est la proposition du Cojo. (...) A partir de là, on reste candidat actif jusqu'à début janvier. Tant que rien n'est fini, on va garder espoir.
Laurent Ortiz, adjoint délégué au surf  à la mairie de Biarritz


Teahupoo offre des garanties nettement plus fortes d'avoir une houle suffisante pour des vagues optimales durant la période estivale, a expliqué le Cojo pour justifier son choix.

Ce choix pose néanmoins question, car Teahupo'o n'est pas surfé par les femmes dans le cadre de leur circuit professionnel, la vague étant jugée à l'heure actuelle trop dangereuse pour la catégorie féminine.