Portrait Trials Billabong Pro Tahiti n°1 - Alain Riou va tout donner pour son dernier Teahupoo !

Les deux amis surfeurs Hira Teriinetoofa et Alain Riou sur la plage de Papara, 07 08 14
A quelque jours des Trials de la Billabong Pro Tahiti, qui se dérouleront du 9 au 12 août à Teahupo’o, Polynésie 1ère a rencontré  Alain Riou, vainqueur des éditions 2013 et 2003.
« Allo ? Oui, dis moi, tu as encore de la place sur ton bateau pour la Billabong ? ». Tôt le matin, Alain Riou, l’un des meilleurs surfeurs Tahitiens, a déjà l’oreille scotchée à son téléphone. Depuis quelques jours, le jeune homme de 31 ans ne sait plus trop où donner de la tête. Entre ses amis surfeurs qu’il accueille pour la compétition et son nouveau travail, Alain Riou n’a plus trop de temps à lui. Difficile dans ces conditions pour le surfeur tahitien de s’entraîner au vu des Trials qui vont se dérouler du 9 au 12 août à Teahupo’o. Malgré tout, Alain Riou tient à gagner cette course dans laquelle vont se confronter 32 surfeurs, 16 étrangers et 16 Tahitiens. Les deux meilleurs surfeurs seulement obtiendront un pass, la « Wild  Card », pour participer à la Billabong Pro Tahiti et rejoindre les quarante meilleurs surfeurs du tour. "Cette année, j’ai envie de me faire plaisir, de m’éclater", confie le vainqueur des Trials 2013 qui avait réussi à atteindre le troisième tour du main event. "Comme je ne sais pas si je pourrais participer l’an prochain, puisque j’ai désormais un travail, c’est un peu mon kiff de l’année !". 
 

Du rêve à la réalité

 
Lâché par son sponsor Quicksilver il y a un peu plus d’un an, comme beaucoup d’autres surfeurs, Alain Riou, pourtant un récidiviste des podiums, s’est retrouvé du jour au lendemain à la « rue ». « J’ai beaucoup démarché de marques mais j’ai eu, à chaque fois, la même réponse : « nous n’avons pas besoin». Je n’ai trouvé que des portes fermées, ça été très dur à encaisser. Mais j’ai beaucoup appris de ces expériences ! », positive celui qui a dû se résigner à ne plus faire de compétitions. Sans sponsors, ces dernières deviennent bien trop coûteuses pour un surfeur. Mais, Alain Riou, enfant de parents professeurs, a la tête sur les épaules. Alors, très vite, il a rebondi et s’est envolé pour Hoosegor, dans le sud ouest de la France. Là-bas, il a passé son brevet d’état de surf, lui permettant ainsi d’enseigner. Dans le même temps, au vu de sa carrière, il a été désigné comme directeur de compétition pour la prochaine Quicksilver Pro. Et, coup du destin, le champion a croisé le chemin de deux anciens du mileu qui venaient de lancer une nouvelle marque de surf, Vissla. Ni une ni deux, Alain Riou a troqué sa planche de surf contre un costume de représentant de la marque pour le sud ouest de la France. « Quand tu as passé ta vie sur les vagues et là, tout à coup, tu te retrouves à démarcher alors que tes amis vont surfer, tu comprends que le rêve est terminé. Et tu prends une claque ! », confie le champion. Mais, avant de s’envoler pour la métropole, le jeune homme doit encore assurer les Trials de la Billabong Pro Tahiti pour accéder au main event.

Ecoutez le au micro de Polynésie 1ère :

Alain Riou itv


 

Un surfeur hors pair

 
« Alain, c’est un très bon adversaire pour Teahupo’o. Il m’a toujours battu ! », lance Hira Teriinetoofa, double champion du monde du circuit International Surfing Association (ISA), qui a rencontré Alain Riou à la Réunion en 1997. Croisé sur la plage Taharu de Papara, où Alain Riou assiste une équipe de son ancien sponsor le temps d’un shooting photos, Hira Teriinetoofa qui sort fraîchement de l’eau, ne târit pas d’éloges sur son ami. « C’est un surfeur qui a de la grâce, de la fluidité, du style. Et, il est intelligent ». C’est finalement cette image que le champion Alain Riou laissera de lui, et ce même à près de 20.000 km de distance de Tahiti… 
Surf à Papara (archive).