Tombes sur le terrain familial : la tradition perdure

A Bora Bora, sur le terrain de la famille Tapi.
Même si à Tahiti, il est de plus en plus rare de voir des tombes sur les terrains familiaux, la situation et tout autre dans les îles. Dans le jardin, sous la maison ou à l'intérieur du fare, certaines familles enterrent leurs proches près d'elles. C'est le cas à Bora Bora.

C'est une tradition qui demeure, même si à Tahiti elle tend à disparaître : l'inhumation des parents ou des proches dans un terrain de la propriété familiale. Dans certaines îles, les familles y sont attachées. Une manière presque physique de continuer avec les anciens, qui ont laissé un héritage culturel auquel les descendants ne veulent pas faillir.

Prendre soin des défunts.

 

A Bora Bora, par manque d’assise foncière, il n’y a tout simplement pas de cimetière communal. Par contre, chaque famille bénéficie de la logistique de la commune pour enterrer ses défunts sur la propriété, quitte à ce que ceux-ci se retrouvent dans la maison familiale. C'est le cas de la famille Tapi. "Pour certains, ça peut choquer, mais pour nous ça a été quelque chose de normal. Parce que la perte d'être chers, au début c'est très douloureux. Mais le fait de les avoir auprès de nous, au fil du temps ça s'apaise", dit Mairena Tapi, habitante de Bora Bora.

 

A Tahiti, c'est différent. Il existe encore des cimetières familiaux regroupant plusieurs sépultures. Mais il n’y a pas de terme légal pour qualifier un regroupement de tombes car le principe de cimetière privé n’existe tout simplement pas. Sauf que le Polynésien étant attaché à sa terre, il était de bon ton qu’il repose sur sa propriété. Quant aux familles, certaines avouent que c’est beaucoup plus pratique. "C'est une terre qui a été offerte par nos tupuna Heuea, afin que nous puissions être bien sur notre terre", déclare Melba Fuller.

 

Dans une extension du cimetière communal d’Orofara, des mesures standards et un cahier des charges sont à respecter pour la réalisation d’un caveau. Ainsi qu'un entretien régulier des environs effectué par les agents communaux. C’est pour cela qu’une contribution est demandée aux familles endeuillées. "Dans un cimetière communal, il y a les inhumations, les exhumations, et les concessions dans lesquelles le bénéficiaire décide qui peut y être inhumé ou pas", explique Charles Bernière, chargé du service des cimetières de Mahina.

 

En Polynésie française, les communes sont compétentes en matière de cimetière que ce soit pour en terme de création, d’implantation de législation, mais aussi de l’inhumation sur terrain privé.