Tour de France 2018 : Les favoris limitent la casse lors de la première semaine

Après 9 étapes déjà parcourues, le Tour de France fait relâche ce lundi à Annecy. L'occasion de dresser un premier bilan où, avec 7 victoires au compteur, les sprinteurs se taillent la part du lion.
Parmi les favoris, tous sont encore là à part Richie Porte, mais certains ont déjà laissé des plumes. Retour sur ces premiers enseignements.


Les sprinteurs ne laissent que des miettes


Ils ont mangé leur pain blanc avant l'arrivée dans les Alpes, ce mardi, mais ils l'ont bien mangé. Hormis le contre-la-montre par équipes remporté par la BMC et l'attaque victorieuse de Dan Martin à Mûr-de-Bretagne, les sprinteurs n'ont laissé aucun bon de sortie si ce n'est à Degenkolb lors de la 9e étape sur les pavés mais, là encore c'est un pur finisseur qui s'est imposé. Certains peuvent trouver ce scénario, "échappée dès les premiers kilomètres-peloton qui contrôle à distance-arrivée au sprint" répétitif mais il est le symbole d'un cyclisme moderne où les équipes sont si puissantes qu'il est quasiment impossible d'échapper à leur joug sur le plat. 
 

Coup de jeune sur le sprint


Fernando Gavaria, 23 ans, et Dylan Groenewegen, 25 ans, ont dépoussiéré le sprint. Le Colombien et le Néerlandais, tous les deux double vainqueurs d'étape, ont dominé à la régulière les habituels cadors de la discipline, qu'ils s'appellent Greipel, Kitell, Demare ou Cavendish. Si les deux Allemands sont souvent bien placés, le Français et le Britannique n'ont jamais été en mesure de lever les bras. Et puis, entre sang neuf et vieux lions, il existe toujours Peter Sagan. Le Slovaque, inimitable et grandiose, s'est lui aussi déjà imposé deux fois. 
 

Des leaders dans un mouchoir et un suspense préservé


"On cherche d'abord à ne pas perdre de temps plutôt qu'à en gagner", relève Marc Madiot, manager de la Groupama-FDJ. "On essaie d'avoir des équipiers autour de soi pour assurer la journée".  A ce jeu, chaque leader d'équipe préserve ses chances. Ils sont une dizaine à se tenir en une trentaine de secondes. Derrière les favoris (Froome, Quintana, Nibali, T. Dumoulin, Landa, Bardet, Uran), les outsiders sont encore dans la course, sensiblement à égalité de temps. Le Slovène Primoz Roglic, le Danois Jakob Fuglsang, le Polonais Rafal Majka, voire le Britannique Adam Yates, tous catalogués grimpeurs, ont l'avantage d'être moins surveillés.


Sky à double tranchant


"On est soulagé", a reconnu Chris Froome, qui demeure le point de repère de la course. Sa chute sur les pavés, sa deuxième depuis le départ de Vendée, s'est avérée sans conséquence. Le Britannique sort de la première semaine sans réel avantage chronométrique. Au contraire, il compte 59 secondes de décalage sur le Gallois Geraint Thomas, son coéquipier censé être son lieutenant. De là à transformer en leader Thomas, potentiel maillot jaune mardi au Grand-Bornand (tout comme le Luxembourgeois Bob Jungels), le pas est à franchir. Par le passé, l'équipe Sky a fait respecter sa hiérarchie interne (Wiggins aux dépens de Froome en 2012). Et Thomas n'a encore rien prouvé sur la distance de trois semaines, au contraire du quadruple vainqueur du Tour. 
 

Quintana et Bardet perdent du terrain


Pour l'équipe Movistar, dont la puissance collective a fait merveille sur les pavés, un terrain a priori hostile, le question demeure la même qu'au départ. Faut-il choisir entre Nairo Quintana et Mikel Landa? Le premier est en retard par rapport au second (1 min 08 sec). En contre-partie, l'Espagnol a durement chuté sur la route de Roubaix même s'il n'a lâché pour finir que 7 secondes à son coéquipier colombien. Depuis le début du Tour, l'équipe AG2R La Mondiale de Bardet accumule les pépins. Lui s'en est sorti intact, ses coéquipiers beaucoup moins. La dernière mauvaise nouvelle? L'abandon annoncé lundi d'Alexis Vuillermoz, qui a chuté dimanche par la faute d'un spectateur. La bonne nouvelle, c'est que l'Auvergnat, sur le podium ces deux dernières années, affiche une grande condition. Ce ne sera pas de trop pour renverser ce Tour de France. 


Uran et Porte, les victimes


Quintana et Bardet n'ont pas été épargnés mais ce ne sont pas les plus mal lotis. Deuxième du Tour 2017, Rigoberto Uran a lourdement chuté sur les pavés dimanche, concédant près de deux minutes sur le vainqueur. Le Colombien possède des qualités de grimpeur qui peuvent lui permettre d'effacer ce débours mais aura-t-il suffisamment récupéré ? Pour Richie Porte, en revanche, la question ne se pose malheureusement plus. Comme l'an passé, l'Australien a dû se résoudre a abandonner à la 9e étape. Pris dans une chute au sein du peloton, l'Australien est décidément maudit...