Comme dans l'ensemble de la Polynésie, depuis le 13 juillet, Rangiroa enregistre une recrudescence des cas Covid. L'atoll compte actuellement 34 cas actifs, ce 14 août. "La moyenne d'âge est de 35 ans, précise l'infimier Stéphane Mellado, car on a beaucoup vacciné les matahiapo. L'ensemble des personnes positives ne sont pas vaccinées."
Sur les communes associées, 3 cas à Makatea qui était Covid free jusqu'alors, 14 à Mataiva et 8 à Tikehau. "Des personnes revenant de Tahiti ou en contact avec des personnes de Tahiti et qui oublient les gestes barrière. Quand on revient de Tahiti, on s'isole une semaine, y compris dans sa famille, conseille Stéphane Mellado, infirmier. Ce n'est pas le moment de faire des tama'a familiaux, des bringues...c'est le moment de rester un peu retrait de la vie sociale."
Depuis le début de cette deuxième vague, quatre évacuations sanitaires ont été déclenchées depuis Rangiroa, dont trois patients dans un état grave, qui ont des pathologies pulmonaires et actuellement toujours en réanimation.
Une situation qui inquiète le maire de Rangiroa, Tahuhu Maraeura : "Aujourd'hui, les cas actifs sont dans de grandes familles et les personnes ne veulent pas quitter leurs familles. Pour les cas graves, les évasans sont encore possibles, mais on ne sait pas jusqu'à quand, car aujourd'hui, l'hôpital du Taaone est saturé. Jusqu'à quand vont pouvoir être évasanés les cas graves ?"
Deux centres dédiées ont été identifiés sur l'atoll pour isoler les patients qui ne pourraient pas le faire chez eux : au Centre des Métiers de la Nacre et à la mairie annexe. A Tiputa, l'ancien abri de la police municipale pourrait également servir de lieu de confinement. "Maintenant, lorsque le test antigénique est positif, on n'envoie plus le PCR à Tahiti parce qu'ils sont débordés, il y a trop de cas et il faut pouvoir les soulager un petit peu," explique l'infirmier Stéphane Mellado.
Dans les magasins, le nombre de clients est désormais limité à 6 et le port du masque est obligatoire sur l'atoll. "Les contrôles avant de prendre l'avion sont une bonne solution pour éviter de fermer l'aéroport, estime le maire, Tahuhu Maraeura. Aujourd'hui, on vient juste de remonter la pente économiquement, alors si l'aéroport ferme, je ne sais pas ce que deviendra notre population."
700 personnes ont un schéma vaccinal complet sur l'ensemble de la commune, "ce qui est assez faible," précise l'infimier de l'île.