"Nous étudions sérieusement la possibilité de rendre obligatoire la vaccination pour la population de Nouvelle-Calédonie. Aujourd'hui, ce n'est plus un sujet tabou," a déclaré Louis Mapou (indépendantiste), lors d'une conférence de presse.
Alors que seulement 28,65% de la population est totalement vaccinée, M. Mapou a estimé que c'était "trop peu" et a déploré ce manque de "préocupation" face à une menace de plus en plus proche.
"La situation en Polynésie française est désastreuse. Nos frères polynésiens nous disent qu'ils en sont à choisir les malades. Nous ne voulons pas vivre ça alors il faut que tout le monde s'y mette", a-t-il exhorté.
Le parti de centre-droit Calédonie ensemble a pour sa part annoncé le dépôt d'un amendement au Congrès, pour rendre la vaccination obligatoire "pour atteindre une immunité collective d'ici la fin de l'année" et redoutant "l'hécatombe que vivent les Polynésiens".
Lundi, l'exécutif calédonien avait déjà annoncé que seules les voyageurs vaccinés allaient être autorisées à venir dans l'archipel. Le projet de délibération a été adopté mercredi matin par les membres du gouvernement collégial et doit être transmis la semaine prochaine au Congrès.
Des mesures ont en outre été prises pour "consolider" le sas sanitaire, récemment fragilisé par des décisions de justice, suite à des recours déposés par des voyageurs. Sept d'entre eux, selon le gouvernement, sont sortis prématurément de leur isolement en hôtel. Le protocole en vigueur impose sept jours de quarantaine aux arrivants vaccinés par ARN messager et 14 jours aux non-vaccinés. Tests PCR et sérologie sont aussi requis.
En raison de ces recours, M. Mapou a suspendu la semaine dernière un vol en provenance de Tokyo (escale sur la route de Paris, ndlr) et a averti mercredi qu'il "n'hésiterait pas" à annuler d'autres vols, si le sas devait à nouveau être mis à mal. L'Etat a formé un pourvoi en cassation contre ces décisions de justice.
Le chef du gouvernement a en outre annoncé un réexamen des motifs impérieux permettant de venir ou de revenir en Nouvelle-Calédonie, évoquant "les passe-droits" dont auraient bénéficié certains voyageurs.