Référendum : l'Eveil océanien défend un "Non pas maintenant"

Milakulo Tukumuli, président de l'Eveil océanien, annonçant la position de son parti avant le troisième référendum, à Nouméa, le 19 novembre 2021.
Dans le contexte polémique qui accompagne le référendum maintenu au 12 décembre, l'Eveil océanien fait connaître son point de vue : il se positionne pour un "Non pas maintenant" à l'indépendance.

Sa position était très attendue. Alors que le maintien du référendum au 12 décembre a été annoncé il y a une semaine, l'Eveil océanien s'est exprimé ce vendredi 19 novembre, à Nouméa : l'EO s’engage plutôt en faveur d’un "Non pas maintenant". Et s'il a été habilité à le faire, il n'a pas l'intention de mener campagne. 

Car pour le mouvement présidé par Milakulo Tukumuli, il n’y a pas de sens politique à organiser la consultation le 12 décembre. Mais chacun est dans son rôle, et défend ses intérêts, que ce soit l'Etat, les indépendantistes ou les loyalistes.

"Non pas maintenant", ça veut dire : oui, le pays deviendra indépendant lorsqu'il sera prêt, mais aujourd'hui, ce n'est pas possible.

Milakulo Tukumuli, président de l'Eveil océanien

Une position mais pas de consigne de vote

Rappelons que le camp indépendantiste, en désaccord avec la date, appelle à la non-participation. L'Eveil océanien explique pour sa part que "techniquement, il n'est pas possible de faire campagne" en trois semaines et dans le contexte sanitaire actuel. Il se refuse donc à donner clairement une consigne de vote. Laissant le choix à ses militants et sympathisants d’aller aux urnes, ou pas, le jour J. 

Appel à l'apaisement

L'Eveil océanien estime que le résultat, vu la situation, ne devrait pas être pris en compte pour pouvoir discuter de l'après. Il propose comme option de considérer plutôt la moyenne des deux précédents référendums. Quoi qu'il en soit, le mouvement porté par une partie de la communauté wallisienne et futunienne lance un appel à l’apaisement. Demande aux coutumiers et religieux de s'inscrire en ce sens. Et incite les indépendantistes à rejoindre la table des discussions après la consultation. "Pour construire la souveraineté" du pays.

A l'approche du deuxième référendum prévu par l'Accord de Nouméa, celui du 4 octobre 2020, l'EO n'avait appelé à voter ni pour le Oui ni pour le Non.

Compte-rendu par Sheïma Riahi et Cédric Michaut :

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