Réglementation du temps de mouillage : les plaisanciers réticents

mouillage voiliers
Les navigateurs de plaisance manifestent leur mécontentement face à la mise en place prochaine d’une nouvelle plateforme en ligne. Un outil de la Direction polynésienne des affaires maritimes nommé « Escales », et qui impose une limite de temps de mouillage. Ils trouvent la nouvelle mesure « irréaliste ».

La Direction polynésienne des affaires maritimes (DPAM) s’apprête à mettre une nouvelle application à disposition des voiliers. Une plateforme nommée « Escales » qui va permettre au service du Pays de réglementer davantage le mouillage des plaisanciers sur tout le territoire Polynésien. Elle concernera les navires de croisières, les yachts et les navires de plaisance de moins de 20m. Ces derniers vont être soumis à de nouvelles contraintes. Un système qui mettra à disposition des créneaux que les plaisanciers devront réserver, après avoir créé un compte, déclaré leur navire et leur identité.  

Un système « irréaliste et anti-sécuritaire »

Une innovation qui ne plaît pas forcément à l’association des voiliers. « Réguler la totalité de l’espace public paraît très ambitieux, très difficile à faire et presque irréaliste, commente Arnaud Jordan, président de l’association des voiliers. On ne tient pas compte ni de l’âge du capitaine, ni de la météo ». À cela s’ajoutent les difficultés techniques : « Pour la petite plaisance, les gens ne sont pas forcément équipés d’AIS, ou d’internet. C'est un petit peu du plaisir, on y va en suivant le vent et sur des créneaux qu’on n’a pas forcément prévu, et surtout qu’on adapte à la réalité du terrain. Là, on nous demande comme dans un hôtel, de faire du check in du check out avec des créneaux très serrés ».  

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Alain Guitard, propriétaire d’un voilier, trouve ce fonctionnement incompatible avec la réalité. « Ça me semble délirant de dire trois jours ou huit jours avant : « j’arriverai tel jour à telle heure à Bora Bora... » C’est anti-navigation et anti sécuritaire ».  

Améliorer « la vision qu'ont les habitants » 

De son côté la DPAM est encore en train de travailler sur l’adaptation de ce système qui est déjà utilisé pour les yachts et bateaux de croisière de plus de 20 mètres. « Il y a des choses qui sont en discussion. Le délai moyen est de 48h, rassure Cathy Rocheteau, directrice de la DPAM. Il y a des endroits c’est 96h, il y a des endroits, c’est une semaine, tout dépend de l’île. Et puis, ça ne veut pas dire que lorsqu’on est à un endroit, on ne peut pas changer. Il faut voir les choses du côté positif : je pense que lorsque le dispositif fonctionnera, ça améliorera la vision que peut avoir la population qui peut être dérangée, et du coup ça augmentera l’acceptabilité et la montée en puissance des zones d'ancrage ».  

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À travers cette plateforme, la Direction des affaires maritimes répond aux sollicitations des communes et de leurs habitants qui souhaitent que l’ancrage des plaisanciers soit plus réglementé. L’application devrait être prête pour l’utilisation au mois de décembre 2024.