Une manipulation délicate, qui demande la plus grande attention. Arsène Bocahut exerce le métier de transporteur de carburant depuis 2008. "Il faut rester vigilant et attentif à ce qu'on fait", prévient-il en surveillant le transfert de gazole vers une cuve.
Livraison des stations
À son compte, le Calédonien possède un camion qu’il a financé lui-même, un 35 000 litres avec sept compartiments de stockage de fioul. Chaque jour, il livre les stations-service de Nouméa, mais également du Nord. "Au bout de quatre heures de route, on a quarante-cinq minutes de pause obligatoire, précise-t-il. Ce qui nous manque, c'est quand même des infrastructures sur le bord des routes. On ne peut presque plus s'arrêter, maintenant."
Évaluation régulière
Le transporteur est évalué tous les cinq ans par un organisme comme Veritas France, pour l’obtention de l’ADR : le certificat de référence, qui valide son aptitude à conduire un véhicule transportant des matières dangereuses. Arsène Bocahut n’est pas étonné par les projets du gouvernement. "Pour nous, ce n'est pas nouveau, ce qu'ils mettent en place, parce qu'on a pris de l'avance depuis déjà quelques années. Le nouveau règlement, je ne sais pas ce qu'il y aura dedans. Les choses principales, on les fait déjà, dans le pays." Suivant les exigences des groupes pétroliers.
L'espoir de modalités "acceptables"
Les entrepôts attendent en effet des transporteurs qu'ils respectent les normes européennes. Implanté à Nouméa dans la zone industrielle de Ducos, le fournisseur Shell Pacifique se dit satisfait du projet gouvernemental. Selon son directeur général, il est important de poser le cadre d’une réglementation pays. "J'espère que les modalités d'application du texte seront acceptables pour les gens du pays, insiste René Féré. Les petites gens qui ont un camion, qui transportent du carburant."
Le texte qui se profile encadre plusieurs matières dangereuses, tels que les produits inflammables, les comburants, les explosifs destinés à l’exploitation minière, les toxiques comme le chlore ou les acides, et enfin, les matières radioactives. Pour pouvoir se lancer dans la profession, la carte professionnelle sera désormais obligatoire.