Ce geste est simple comme bonjour : ouvrir le robinet, et voir couler l'eau potable, dans nos cuisines et nos salles de bain. Mais même quand cette eau nous vient directement de sources et qu'elle paraît à vue d'oeil potable, elle doit subir un traitement afin d'être à 100% sans risque.
Les étapes de ce traitement, de la source jusqu'à leur foyer, les visiteurs étaient invités par la Cinor et Dionéo, à les découvrir ce jeudi 23 mars 2023, à la station de traitement de l'eau de Bois de Nèfles.
Regardez le reportage de Réunion La 1ère :
Trois millions d'euros d'investissement
Dans cette usine complètement automatisée, réhabilitée récemment grâce à un investissement de 2,8 millions d'euros (financés par l'Europe, la ville de Saint-Denis, et la Région Réunion) et d'une capacité de traitement de 1 200m3 par jour, on capte l'eau des sources Ravine Blanche et bras Cateau.
L'eau brute re-minéralisée
L'eau brute y arrive, et y subira pas moins de cinq étapes avant d'être stockée et d'arriver chez les abonnés. À commencer par un dégrillage, qui consiste à débarrasser l'eau brute des déchets les plus volumineux. Puis, le liquide subit une pré-reminéralisation, par ajout de bicarbonate de sodium. "On la reminéralise parce qu'à La Réunion, l'eau est très peu minéralisée", explique Frédéric Gouriet, agent d'exploitation, qui s'occupe de la production d'eau sur le secteur Est de Saint-Denis.
Coagulation et floculation, nécessaires pour avoir une eau claire
Place ensuite à l'étape dite de la "coagulation". "On injecte de l'aqualenc (un coagulant, ndlr) pour enlever tout ce qui est impur dans l'eau et la rendre encore plus claire", poursuit Frédéric Gouriet. Dans le même objectif, on y ajoute du charbon actif, mais aussi, afin d'ajuster le pH, de l'acide sulfurique.
L'eau arrive enfin dans un bassin de floculation, une étape aidée par l'ajout de polymères, pour que les particules restantes s'agglomèrent, et qu'il soit plus aisé de s'en débarrasser. Cette eau est décantée, et ensuite filtrée au moyen de filtres à sable.
Désinfection essentielle
"Ensuite on passe par la désinfection, pour laquelle on utilise du chlore. Une étape obligée, pour éliminer les bactéries et parasites", achève l'agent d'exploitation de l'usine, dont le rôle est de contrôler les différents paramètres lors de toutes ces étapes de traitement.
"Une nouvelle ère"
Assister à ces multiples étapes en ont appris beaucoup aux visiteurs du jour. Gilbert, par exemple, a découvert la modernité de cette usine réhabilitée il y a deux ans. "On entre dans une nouvelle ère du contrôle de la qualité de l'eau, suivie rigoureusement", fait-il remarquer.
Julien, écolier en vacances, savourera aussi son eau autrement, dorénavant. "Dans l'eau en bouteille il y a des micro-plastiques, et pas dans l'eau du robinet", commente-t-il. Une eau de qualité, sans goût de chlore, qui s'est faite offrir en dégustation directement en sortie d'usine, pour clôturer la visite.