Entre 2009 et 2019, plus de 100 millions de véhicules ont été équipés d’un airbag du fabricant japonais « Takata ». Des équipements dont la dangerosité a été depuis largement démontré notamment dans les pays au climat chaud et humide. Le vieillissement et la détérioration du gaz provoquent une explosion du coussin d’air qui cause des blessures sévères voire mortelles. Depuis 2019, deux conductrices réunionnaises ont été victimes des airbag Takata, l’une a été défigurée, la seconde est décédée.
« Une gestion financière » du dossier
Le 20 septembre 2021, Emmanuelle Sauger perdait la vie à 39 ans dans un accrochage à la Saline les Bains, un choc à faible vitesse provoque le déclenchement anormalement violent de l’airbag de sa DS3. Depuis, sa sœur, Christelle Sauger est devenue l’un des fers de lance de l’association de défense des victimes d’Airbag. En tant que vice-présidente, elle dénonce le mépris du constructeur Stellantis et du concessionnaire local « Vous pensez qu’ils nous ont contacté pour nous présenter des condoléances ? Il n’y a qu’une gestion financière de ce scandale avec les rappels des véhicules pour remplacer les airbags » se désole Christelle Sauger, qui rappelle que la lettre de rappel est parvenue un an après le décès de sa sœur. L’association demande aussi réparation notamment pour la jeune conductrice défigurée en 2019 par l’explosion d’un airbag. « A 24 ans sa vie a basculé, elle a subi de nombreuses opérations, elle ne peut plus travailler et personne ne lui vient en aide ».
L’ouverture d’une instruction unique demandée
La demande est portée par l’avocat Charles-Henri Coppet . Pour dédommager les victimes ( notamment en Guadeloupe), il propose de confier l’enquête à un pôle spécialisé comme ce fut le cas dans les scandales du Médiator et des prothèses P.I.P.
Ce n'est pas normal qu'on ait au sache pas de manière uniforme combien de véhicules sont encore en circulation combien de dangers continuer à rouler. On avance à l’aveugle parce que les enquêtes sont confiées en fonction des lieux d'explosion à différents magistrats instructeurs
Charles-Henri Coppet, avocat
La requête est pour l’instant soutenue par les parquets de Cayenne et de Pointe-à-Pitre. A La Réunion, le parquet général ne s’est pas prononcé. La procédure ne fait d’ailleurs pas l’unanimité parmi les familles de victimes, certaines redoutent que la multiplication des dossiers ne ralentisse l’instruction.
Une quinzaine de marques sont concernées par le scandale Takata. Pour savoir si votre véhicule fait l’objet à une campagne de rappel, ces liens vous seront utiles :