Comment en finir avec les rodéos sauvages à La Réunion ?

Les rodéos sauvages sont apparus dans les années 90 à La Réunion.
Le motard qui a renversé un enfant de 9 ans au Chaudron, dimanche, va être déféré au Palais de Justice ce mardi 27 août. L’enfant est toujours dans le coma. Ce drame relance une nouvelle fois le problème des rodéos sauvages à La Réunion.
Il sera déféré ce mardi 27 août au Palais de Justice de Champ-Fleuri. Le motard qui a renversé un jeune garçon de 9 ans, dimanche, dans le quartier du Chaudron à Saint-Denis devrait être mis en examen et poursuivi pour blessures involontaires et participation à un rodéo. Il reconnaît les faits et roulait sans permis. Le pronostic vital du jeune cycliste est toujours engagé. Hier, l'enfant a subi une lourde intervention chirurgicale au CHU de Saint-Pierre.
 

D’autres victimes des rodéos sauvages

Ce drame relance le problème des rodéos sauvages à La Réunion, car ce n’est pas la première fois que cette pratique provoque des accidents. Le rodéo sauvage s’est développé dans les années 90 à La Réunion. Des acrobaties sur deux roues, des figures en avant, en arrière : au début, ces rodéos avaient lieu les soirs de réveillons ou de fêtes avant de devenir de plus en plus fréquents.

En 2017, au Port, un motard perd le contrôle de son deux-roues et finit sa course dans une voiture. L’homme est grièvement blessé. La même année à Saint-Denis, un piéton est renversé par un motard en plein rodéo. En 2018, la nuit du réveillon tourne au drame avec le décès d’un jeune homme qui effectue une roue-arrière. La même année, dans le quartier du Bras-de-la-rivière à Saint-Denis, un jeune homme chute aussi grièvement.

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Les rodéos sauvages ont déjà fait des victimes ©reunion
 

Sensibiliser les jeunes

Suite à ces drames, les autorités ont tenté d’intervenir déclenchant à plusieurs reprises des émeutes, notamment au Port et au Chaudron. Comment en finir avec ce type d’accident ? Peut-on stopper du jour au lendemain les rodéos sauvages ? Comment lutter contre les pousses ?

Ces questions, Boris Armance tente d’y répondre au quotidien. Ancien motard devenu paraplégique après un accident, il parcourt les écoles pour sensibiliser les jeunes aux dangers de telles pratiques. "La route n’est pas dangereuse, c’est le comportement des uns et des autres qui est dangereux. J’explique aux jeunes qu’on peut mourir d’un accident de voiture, ou être lourdement handicapé. Les jeunes comprennent car ils me voient en fauteuil", explique Boris Armance.

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Une action de l’Etat

De leurs côtés, les autorités veulent aussi des solutions. Au lendemain du drame, le maire de Saint-Denis, Gilbert Annettte demandait que l’état fasse cesser ces rodéos et "affirme sa présence dans l’espace publique". Le maire rappelle que la piste de la Jamaïque est ouverte aux jeunes "pour une pratique sécurisée". Gilbert Annette fait également remarquer que "la ville a installé des ralentisseurs sur les axes utilisés par les pousseurs en vue de les dissuader. Mais la pousse s’est déplacée". Selon le maire, c’est la police nationale qui devrait "interpeller les hors la loi".

Pas si simple répondent les policiers. "Deux véhicules de police secours de Saint-Denis patrouillent jour et nuit sur la commune. Les opérations pour lutter contre les rodéos sauvages sont très gourmandes en effectifs, explique Gilles Clain, secrétaire départemental SGP Police FO. De plus, quand nous intervenons sur un point A, tout le monde s’enfuit vers un point B, d’où la nécessité d’avoir une concertation et une cohésion de tous les acteurs".