La famille du major Akim demande que la lumière soit faite sur la mort du sous-officier, suite à un interrogatoire dans une caserne de l'île d'Anjouan. Les faits remontent à la semaine dernière. Le directeur de cabinet du président, chargé de la Défense parle d'un malaise...
Aux Comores, cet énième dossier de violences, présumées, suite à un interrogatoire, révélé par Mayotte La 1ère le 9 avril dernier, prend une dimension nettement plus importante que les précédents pour deux raisons essentielles.
Le premier point est lié à la victime. Le major Akim, dit Ba Pale, venait de prendre sa retraite de l'armée. Suspecté de "tentative de déstabilisation", il avait été interpellé, la semaine dernière pour être interrogé dans une caserne d'Anjouan. En 2018, cette île s'était soulevée pour dénoncer une décision politique du président Azali Assoumani. Depuis, l'exécutif a repris la main, mais la défiance des Anjouanais vis-à-vis de la Grande Comore est un élément clef dans la compréhension de cette nouvelle affaire.
Des précédents moins visibles
Le major avait été interpellé quelques heures plus tôt à son domicile pour être interrogé dans une caserne de l'île d'Anjouan. Compte tenu du lieu, cette affaire ne pouvait pas passer inaperçue. D'ailleurs, l'exécutif a réagi par la voix du directeur de cabinet du président, chargé de la Défense. Il a tenté de justifier les investigations en expliquant : "Durant l’interrogatoire, il a reconnu les faits de tentative de déstabilisation, et même cité ses complices. Quand il s’est senti mal, il a été emmené d’urgence à l’hôpital, mais est décédé en chemin."
La famille du défunt, a été informée, mais affirme que l'inhumation précipitée serait liée à la Covid-19 dont souffrait la victime. Cette explication n'a pas convaincu les proches du major. Le corps a été exhumé. Selon les premières constatations visuelles, relayées par le rédacteur de RFI, il avait le crâne fracassé, portait des traces de sang et son cadavre n'était pas enveloppé dans un linceul.
La tension est rapidement montée sur l'île d'Anjouan et dans l'archipel suite à ces révélations. Le porte-parole du gouvernement affirme qu’une enquête de commandement a été ouverte.