Crise sociale à La Réunion : que disent les politiques ?

Quatrième jour de blocages à La Réunion. Après une nouvelle nuit de violences, l’île est entièrement paralysée. Réactions des politiques.
La Réunion est face à une crise sociale d’ampleur. Le mouvement des gilets jaunes paralyse l’île durant la journée, mais à la tombée de la nuit ce sont des groupes de jeunes qui passent à l’action. La nuit dernière, des commerces ont été vandalisés, des voitures incendiées et des affrontements ont eu lieu entre groupes de jeunes et forces de l’ordre.
 

Un plan pauvreté

Dans un communiqué commun, les députées Huguette Bello et Ericka Bareigts expliquent comprendre la colère des Réunionnais. “Suppression des contrats aidés, de l’AL Accession, hausse de la CSG, non revalorisation du pouvoir d’achat, menaces sur les entreprises” : les députés énumèrent les difficultés et proposent des solutions urgentes pour sortir de la crise actuelle. Elles demandent notamment à la Région Réunion de revenir sur sa décision d’augmenter la taxe régionale sur les carburants, à l’Etat de rétablir le nombre de contrats aidés. Huguette Bello et Ericka Bareigts demandent aussi un plan pauvreté pour La Réunion.

De son côté, Huguette Bello explique ne pas être sur les barrages, car selon elle c’est la volonté des manifestants qui ne veulent pas “de récupération politique”. Huguette Bello appelle tous les gilets jaunes à ne pas lâcher jusqu’à obtenir satisfaction. 
  

L’Etat doit "garder son calme"

Deux autres députés demandent pour leur part au préfet de "garder son calme”. Dans un courrier commun adressé au préfet de La Réunion, les députés Jean-Hugues Ratenon et David Lorion appellent l’Etat à "garder son calme". "Devant à ce qui s'apparente à du mépris, nous vous demandons d'organiser dans les prochaines heures une réunion avec les forces vives et tous les élus à la Préfecture afin de répondre aux revendications légitimes de la population, écrivent les deux parlementaires. Nous condamnons votre décision de faire charger les manifestants à l'entrée de la route du littoral et de demander des renforts de Paris. Il est hors de question que vous utilisiez la violence contre eux qui n'aura pour effet que d'aggraver les tensions. Nous vous appelons à garder votre calme. L'urgence : c'est le dialogue".

De son côté, David Lorion demande lui aussi à la Région et à l’Etat : le gel de la hausse des taxes sur les carburants, la hausse des contrats aidés et le rétablissement des Allocations Logements Accessions. 
 

Prime COSPAR

Dans un communiqué, le PCR exige aussi des solutions immédiates et à long terme. Il demande de réunir en urgence un Conseil Territorial de l’Action Publique pour répondre à la “gravité de la situation”. Le PCR demande aussi le rétablissement d’une des propositions phares de COSPAR prise en 2009 : le versement immédiat de 150 euros par mois pour compenser la vie chère, prime étendue aux travailleurs privés d’emploi et aux retraités. Cette prime avait été versée pendant trois ans puis supprimée, rappelle le PCR.
 

Une cassure

De son côté, la députée Nathalie Bassire soutient aussi les manifestations des gilets jaunes. Elle estime que les décisions prises par le gouvernement était une "indéniablement une rupture forte depuis le contrat de départementalisation de 1946" et "incontestablement une véritable cassure vis-à-vis de la politique de Solidarité Nationale en faveur des Outre-Mers". Elle appelle le gouvernement à une attitude  "humaine" vis-à-vis des outre-mers. 

Une colère légitime

Le président du département comprend "la colère légitime des Réunionnais". Cyril Melchior, soutient ce mouvement "porté par une colère légitime des Réunionnais". "Le taux de pauvreté atteint 40 % de la population. Du fait de notre insularité et notre éloignement, nous avons des impacts sur le coût de la vie. L'ensemble de ces difficultés fait qu'il y a l'expression de ce ras-le-bol. D'autant plus que le gouvernement a annoncé des meures de rigueur en agmentant la fiscalité sur les carburants. Les travailleurs pauvres comme les retraités sont touchés, d'où ce grand ras-le-bol".

Cyril Melchior soutient les gilets jaunes


Un geste fort du gouvernement

Lundi soir à Paris, la ministre des Outre-mer, a reçu au Sénat, les élus de La Réunion. Stéphane Fouassin, le président de l'association des maires a participer à cette réunion. Quelques minutes avant, il s’est exprimé sur Réunion La 1ère pour demander "à la ministre des Outre-mer d’entendre la voix du peuple". "Les demandes sont conforment aux difficultés qu’ils rencontrent tous les jours et nous devons avoir un geste fort de la part du gouvernement", a ajouté Stéphane Fouassin. 

Appel au calme et renforts

Lundi, Annick Girardin, a appelé au calme. La ministre des Outre-mer a aussi annoncé l’arrivée de renfort de gendarmes mobiles de Mayotte.