Cyclone Belal : le préfet Jérôme Filippini en visite à Saint-Joseph et Saint-Philippe

Le préfet Jérôme Filippini en visite à Saint-Joseph après le passage de Belal
Ce samedi 20 janvier, le préfet de La Réunion Jérôme Filippini s'est rendu dans le sud de l'île pour constater les dysfonctionnements encore observés cinq jours après le passage du cyclone Belal. Coupures d'eau et d'électricité, agriculture sinistrée... autant de points sur lesquels il a souhaité rassurer.

Après la gestion des différentes alertes cycloniques en cellule de crise, le préfet Jérôme Filippini était ce samedi 20 janvier sur le terrain, pour gérer les conséquences du passage de Belal. Cinq jours après la levée de l'alerte rouge et le passage en phase de sauvegarde, plusieurs milliers de Réunionnais restaient encore privés d'eau ou d'électricité. 

Le représentant de l'Etat a pris la direction de Saint-Joseph ce matin, pour une visite du centre-ville jusqu'aux hauteurs de la Crête.

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Visite du préfet dans le Sud ©Réunion la 1ère

"Le sud de l'île particulièrement touché" 

Accompagné par le maire de la commune Patrick Lebreton et de la députée Emeline K'Bidy, mais aussi de membres de la sécurité civile, des pompiers et du directeur d'EDF, il a constaté les dégâts encore visibles sur la commune du Sud.

"J'ai vu que le sud de l'île avait été particulièrement touché par ce cyclone, et que c'est ici qu'il reste beaucoup de points durs. Il en reste d'une façon générale pour le rétablissement de l'électricité et de l'eau. (...) Même si ça trouve des explications, il faut qu'on mette le paquet dessus. EDF et les gestionnaires d'eau vont encore travailler tout le week-end pour que le rétablissement aille le plus vite possible"

Jérôme Filippini, préfet de La Réunion

Lors d'une réunion à la mairie de Saint-Joseph, le préfet a été interpellé sur les points noirs subsistant plusieurs jours après le passage du cyclone. 

Coupures d'eau : des leçons à tirer du passage de Belal 

Concernant l'eau, qui fait encore défaut à 6 000 résidents de Saint-Joseph ce samedi, sa gestion a fait débat. Les dysfonctionnements qui sont, dans de nombreux cas liés à un problème d'alimentation électrique, auraient pu être évités, d'après le préfet de La Réunion, pointant du doigt un possible manque d'anticipation de la part de fournisseurs.

"Je pense que c'est une affaire collective et que chacun doit prendre sa part. Mais c'est vrai que là on l'a vu, il manquait un échelon, celui des secours électriques chez certains gestionnaires d'eau. (...) Le réseau électrique peut tomber sous la force d'un cyclone comme celui-là, et EDF fait un travail formidable pour remonter les réseaux beaucoup plus vite qu'il le faisait avant. Après, l'impact sur l'eau doit être partagé par les gestionnaires qui doivent se doter de moyens de secours. Ce sera un des grands enseignements de cette crise cyclonique Belal" 

Jérôme Filippini, préfet de La Réunion

En effet, le directeur d'EDF Réunion a rappelé que les équipes étaient allées plus vite qu'après le passage du cyclone Dina - de force équivalente - en janvier 2002 : la moitié de l'île avait souffert de coupures d'électricité, et la situation n'avait été rétablie qu'au bout d'une semaine, alors que le tiers des habitants impactés par Belal a pu récupérer le courant pour la plupart en quelques jours (94% à ce stade).

La députée K'Bidi souligne des promesses non-tenues

La députée Emiline K'Bidi, qui a participé à cette visite de terrain sur sa circonscription ce matin, a tenu à rappeler qu'EDF n'avait pas tenu toutes les promesses effectuées en présence du ministre Darmanin, notamment concernant "l'arrivée d'un groupe électrogène puissant pour relancer le réservoir Delbon qui privait plusieurs centaines de familles d'eau". 

Itw Emeline K'Bidi, députée ©Réunion la 1ère

Elle voit malgré tout d'un bon oeil la visite de Jérôme Filippini ce samedi. 

"Il est important que le préfet vienne constater de ses yeux les dégâts, et que les familles du Sud soient rassurées, qu'elles comprennent qu'elles comptent également, et que les promesses qui ont été faites et les ont laissées un peu de côté sont aujourd'hui honorées". 

Emeline K'Bidi, députée de la 4ème circonscription

Récupérer la gestion de l'eau 

Le maire Patrick Lebreton a quant à lui fustigé le plan citernes (eau non potable) mis en place par la CASUD (Sud'Eau). Un plan qui se révèle être un échec, selon l'édile, qui réclame désormais de récupérer la compétence de l'eau sur sa commune. 

"On avait un plan groupes électrogènes en 2009-2010. C'est passé en intercommunalité, et aujourd'hui ces choses ne sont plus faites. (...) Aujourd'hui, je pense que la gestion de l'eau et du ramassage des ordures ménagères, ça doit être géré par les communes." 

Patrick Lebreton, maire de Saint-Joseph

Itw Jérôme Filippini + Patrick Lebreton ©Réunion la 1ère

Patrick Lebreton appelle la CASUD à distribuer des bouteilles d'eau

La mairie de Saint-Joseph a publié un communiqué ce samedi à la mi-journée, appelant la Sud'eau à assumer ses responsabilités et fournir de l'eau potable aux administrés, comme le prévoit sa compétence en cas de coupure de plus de 48 heures.

"Des bouteilles d’eau ont bien été distribuées hier en fin de journée à la Ville de Saint-Joseph, mais pour les seuls besoins du CCAS et de la Caisse des écoles. Celles-ci étaient donc destinées aux personnes vulnérables et aux écoliers de Saint-Joseph. A aucun moment, malgré les dires de la SUDEAU, cette livraison était destinée à la population de manière générale. D’ailleurs, la quantité distribuée ne couvre même pas, pour une journée, les besoins de ces personnes et de nos écoles"

Mairie de Saint-Joseph

Rassurer les agriculteurs 

Le préfet de La Réunion a poursuivi sa visite sur une exploitation agricole de Saint-Joseph, "parce que d'une façon générale ce sont les agriculteurs qui ont le plus souffert".

Jérôme Filippini a rappelé que l'état de catastrophe naturelle avait été demandé depuis jeudi, et que le décret devrait être publié d'ici lundi ou mardi. Les personnes impactées lors du cyclone auront alors 30 jours pour déclarer leur sinistre.

Les aides du fonds de soutien outre-mer devraient être débloquées dans six mois, au lieu d'un an habituellement. Soit "en juin, juillet, maximum". Cependant, souligne-t-il, "ça ne veut pas dire qu'il n'y aura aucune aide avant six mois". Une première estimation des dégâts devrait être connue autour du 2 février prochain. 

A Saint-Philippe l'après-midi

Sa visite dans le Sud s'est poursuivie cet après-midi sur la commune de Saint-Philippe, elle aussi très impactée par le passage de Belal. 

"Un cyclone comme ça on en voit tous les 20 ans, et on en tire aussi beaucoup d'enseignements après la crise. C'est pour ça que je voulais ce samedi matin venir sur le terrain" 

Jérôme Filippini, préfet de La Réunion