Cyclone Belal : les assureurs s'organisent pour indemniser les 42 000 sinistres à La Réunion

Le cyclone Belal, avec ses pluies intenses, a provoqué des crues et inondations à de nombreux endroits de l'île.
Le cyclone Belal, du 13 au 15 janvier derniers, a secoué La Réunion, occasionnant de nombreux dégâts chez les particuliers comme les professionnels. Au total, le montant des sinistres s'élèverait à 100 millions d'euros. Les assureurs s'organisent pour faire face à l'afflux de dossiers à indemniser.

Le passage du cyclone Belal à La Réunion, les 13,14 et 15 janvier derniers, a causé bien des dommages sur l'île : pluies intenses, vents violents, ont impacté l'ensemble du département. Selon les chiffres avancés par France Assureurs, la fédération française de l'assurance, les dégâts s'éleveraient à 100 millions d'euros. 

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Face aux dégâts des intempéries : les assureurs s’organisent

Une somme importante qui reste toutefois moins importante que celle qui a résulté du passage de Dina en 2002. Les assureurs avaient alors enregistré 169 millions d'euros de dommages.

42 100 sinistres, la majorité chez des particuliers

Selon France Assureurs, cet épisode cyclonique a engendré 42 100 sinistres sur La Réunion, impactant un peu plus particulièrement le Nord et l'Est de l'île. 

"D'une façon générale on a beaucoup de particuliers, ensuite des professionnels, agriculteurs, entreprises..., et quelques véhicules impactés par ce sinistre", détaille Alain Boudry, président du comité des assureurs Réunion-Mayotte. En effet, selon les estimations de France Assureurs, sur les 42 100 sinistres, 86% sont relevés chez les particuliers (pour 82% du total des dommages). 10% des sinistres concernent des bien professionnels et agricoles, et enfin 4% des voitures. 

"Une course contre la montre"

Mais il ne s'agit là que d'estimations, les assurés ayant 30 jours à partir de la publication de l'arrêté de catastrophe naturelle, le 23 janvier 2024, pour déclarer leurs sinistres. Ce n'est qu'une fois tous les sinistres remontés aux assureurs, le 21 février prochain, que le véritable coût du cyclone sera arrêté. 

"C'est une course contre la montre qui se déclenche : il est dans l'intérêt de tout le monde d'aller le plus vite possible, pour les clients comme pour nous. Notamment parce que les autres sinistres continuent à arriver", garantit Alain Boudry. Les professionnels du secteur se sont organisés depuis la fin de l'épisode cyclonique pour évaluer les sinistres, que ce soit à l'aide de devis et de photographies dans les cas les plus simples, ou en faisant appel à des experts sur les cas les plus compliqués, dit-il. 

"Ce qu'ont fait tous les assureurs, c'est ajuster leur seuil d'expertise pour donner aux experts les sinistres les plus complexes ou significatifs qui prennent plus de temps".

Alain Boudry, président du comité des assureurs Réunion-Mayotte

L'équivalent de deux ans de dossiers à traiter

Aussi, les équipes ont été renforcées pour faire fasse à la masse de dossiers à traiter, soit plus de 42 000. Nouvelles technologies, renforts d'équipes délocalisées... Les assureurs, bien que rompus à ce genre de situation, ont dû s'organiser.

"C'est aussi impactant pour les assureurs, parce que ça représente en nombre de dossiers l'équivalent de ce qu'on traite en deux années. C'est un choc d'organisation pour les assureurs au-delà du choc financier que ça représente"

Alan Boudry, président du comité des assureurs Réunion-Mayotte

Moitié moins de sinistres pour Batsirai

Après le cyclone Batsirai, en février 2022, "moitié moins de sinistres" avaient été enregistrés, d'après Alain Boudry. Mais "six à neuf mois" avaient été nécessaires pour traiter la grosse partie des dossiers. C'est dire l'ampleur de la tâche qui attend les assureurs après les dégâts de Belal cette année. 

Pas de crainte sur la capacité à indemniser

Quoi qu'il en soit, pas de crainte à avoir concernant le règlement des indemnités d'assurance, selon Alain Boudry. Aussi élevées soient les sommes à débourser, les clients seront bien indemnisés, rassure-t-il. D'autant que les assureurs sont eux-mêmes assurés par ce qu'on appelle des "réassureurs" pour faire face à ces dépenses.

"Il n'y a pas de crainte à avoir, les assureurs vont pouvoir assumer cette charge, que ce soit en prenant directement en charge, ou en faisant passer une partie à l'assurance des assureurs. Au-dessus d'un certain montant, ils sont eux-mêmes assurés auprès de ce qu'on appelle les réassureurs"

Alain Boudry, président du comité des assureurs Réunion-Mayotte