Les voilà à pied d'oeuvre, surtout en cette période d'après fêtes de fin d'année. Les agents de la brigade intercommunale de l'environnement de la Cirest approchent et inspectent les tas de déchets qui s'amoncellent en bordure de routes.
Le reportage de Réunion La 1ère :
Les mouches qui affluent en disent long sur la nature de ce qui a été abandonné ici : cadavres et restes d'animaux, ordures ménagères... Sans oublier les emballages en tous genres, des cartons aux bouteilles en passant par des pots de peinture. Il y a même du vieil électroménager et des déchets du bâtiment.
Poubelles vides et ordures par terre
"C'est pire que d'habitude", commente l'un des agents, devant ce dépôt sauvage dans le quartier de Bras Canot, vers l'entrée de l'îlet Coco à Saint-Benoît. Pourtant, il y a, à quelques centimètre de ces déchets, de grandes poubelles...vides. "Mi koné pu quoi faut faire. Les poubelles lé vides, a ter lé sale. C'est pratiquement tous les lundis comme ça. Mais la situation d'aujourd'hui c'est différent, par rapport au flux important de déchets", dit Cyril Sarnon, brigadier environnement de la Cirest.
Son explication ? "En fait les gens arrivent, ils voient un tas de saletés par terre, ils croient que peut-être la poubelle est pleine et ils mettent leurs déchets par terre".
"Ce n'est pas normal parce que c'est un site touristique, et les gens passent là tous les jours et voient ça, ce n'est pas une très belle image"
Jonas Lavernay, agent de la brigade environnementale de la Cirest
Un contraste avec un lieu de nature très fréquenté
Effectivement, Thierry, touriste de passage, sort d'une balade dans les environs et jette un coup d'oeil au tas d'ordures. "C'est dommage, ça contraste avec le magnifique cadre du site de Bethléem que je viens de découvrir", lâche-t-il.
Anthony, habitant de Bras Fusil, passe en vélo. Il est du même avis. "Mi passe ter la mi trouve lé vilain, i sent mauvais, faut pas faire ça", remarque-t-il.
Un point de regroupement de déchets
Néanmoins, la brigade environnementale a l'espoir que le dépôt sauvage cesse à cet endroit, qui est en fait un point de regroupement de déchets créé pour les habitants de l'îlet Coco, le camion de collecte de déchets ne pouvant pas arriver jusqu'au bout du chemin. "Les gens d'ailleurs viennent jeter leurs déchets ici aussi, et ça a créé un dépôt sauvage", observe Jonas Lavernay.
Mais le nouveau radier surélevé d'îlet Coco, sur le point d'être achevé entraînera la suppression de ce point de collecte, et avec un peu de chance, du dépôt sauvage.
Des cadavres d'animaux dans un fossé
Quelques kilomètres plus loin, à Saint-André entre Ravine Creuse et la Cressonnière cette fois-ci, les agents de la brigade environnementale constatent la présence d'un autre dépôt sauvage, dans un fossé sur le bas-côté de la route. Là encore, des cadavres de cabris, une enceinte audio, un vieux ventilateur... trônent au milieu de la végétation.
Trois gros dépôts dans l'Est
Ces agents, qui connaissent désormais les points noirs de l'Est, savent très bien où se trouvent les dépôts sauvages à force d'y trouver des immondices de tous genres. Ils y patrouillent tous les lundis. "Il y en a trois sur le territoire : un à Ravine Sèche, un à îlet Coco, et un à la Cressonnière, énumère Jonas Lavernay. Mais il y en a de moins en moins grâce aux administrés qui nous appellent sur le numéro d'astreinte". Un numéro joignable au 0262 94 70 01 pour signaler ces makoteries.
Des auteurs parfois identifiés
Des administrés qui n'hésitent pas à avertir la brigade de la Cirest lorsqu'ils détiennent des informations sur les auteurs de ces faits et peuvent permettre de les sanctionner. Si ce ne sont pas des documents parmi les ordures qui permettent de retracer leur identité, ou simplement un flagrant délit par les agents. "Dans ce cas-là on essaie de faire résorber le dépôt par les administrés fautifs, en déchetterie", explique l'agent de la brigade.
Jusqu'à 1 500 euros de contravention
Il rappelle en outre que ces auteurs de dépôts sauvages risquent "un rapport devant le procureur de la République pour dépôt non-autorisé de déchets à l'aide d'un véhicule, une contravention pouvant aller jusqu'à 1 500 euros et la confiscation de leur véhicule".
Mais preuve que ces sanctions peuvent être peu dissuasives, "on a déjà le cas d'une personne verbalisée plusieurs fois mais qui recommence, malgré les sanctions", soupire l'agent Jonas Lavernay.