La dissolution de l'Assemblée nationale a précipité le calendrier électoral. Dans cette configuration de campagne « express », les députés qui étaient en poste disposent d’un avantage naturel, ils sont bien identifiables dans le paysage médiatique et dispose d’une bonne connaissance de leur territoire et de leur réseau : c’est « la prime aux sortants ». Une mécanique électorale qui n’est cependant pas infaillible surtout quand viennent s’y greffer les manœuvres des états-majors politiques.
4e circonscription : le retour de David Lorion ?
Derrière le duel qui s’annonce entre les deux favoris, la députée sortante Emeline K/Bidi (NFP) et son prédécesseur dans la fonction, David Lorion (DVD) se trame une lutte d’influence entre deux barons du sud : Patrick Lebreton et Michel Fontaine. D’ailleurs ce dernier, devrait jeter toutes ses forces et son réseau dans la campagne, car en filigrane, c’est la mairie de Saint-Pierre qui se joue lors de ces législatives. Le patron des Républicains a vu son bastion trembler lors des derniers scrutins avec une progression de la gauche à Saint-Pierre, à quoi s’ajoute la récente implosion du parti. Alors même s’il n’est plus chez les LR, c’est bien la droite St-pierroise (et départementaliste) qui arrive en rouleau compresseur avec la candidature de David Lorion.
Des soutiens inespérés pour « Alek » dans la 6e
Le sortant, Frédéric Maillot, se retrouve à nouveau confronté à son ancien frère d’armes, de Croire et Oser : Alexandre Laï-Kane-Chéong. Celui qui avait réalisé un très beau score au second tour en 2022 part déjà dans de meilleures dispositions. Car Frédéric Maillot ne peut compter aujourd’hui sur l’union de la gauche mais uniquement sur le soutien de la Région. Tandis qu’en face « Alek » profite de l’appui des mairies de Saint-Denis et de Sainte-Suzanne. Le calcul est simple pour la plateforme : Maurice Gironcel ne veut pas voir Alexandre Laï-Kane-Chéong aux prochaines municipales, quand Ericka Bareigts se méfie de Frédéric Maillot, adversaire potentiel à Saint-Denis.
Seule sortante à droite, Nathalie Bassire en danger dans la 3e
En 2022 , Nathalie Bassire doit en partie sa victoire au soutien de la NUPES au second tour, Or cette fois, Alexis Chausselet (NFP) a de fortes chances de se qualifier pour le duel final dans cette circo qui compte l’Entre-Deux ,St-Louis, Cilaos et le Tampon.
Les Insoumis menacés dans la 7e et la 5e
Dans la 7e circonscription Perceval Gaillard (NFP) doit se défaire de son prédécesseur Thierry Robert (Pacte). Il y a su garder le contact avec la population grâce à une émission radio. Quand en face Perceval Gaillard peut capitaluser sur l’union de la gauche à condition qu’elle ne soit pas seulement de façade. Pour rappel, Thierry Robert avait soutenu Ericka Bareigts en 2021. Cette fois ce sont des considérations régionales qu’il faut ajouter au scrutin.
Enfin dans la 5e, Jean-Hugues Ratenon (LFI) est aussi en position délicate, l’Insoumis qu’on a vu aux réunions du Rassemblement National à la Plaine des Palmistes devra mener une campagne franche sans le soutien de l’extrême droite qui a son propre candidat : Johan Doro (RN). Il devra aussi composer avec la concurrence au sein de la gauche, via la candidature par Anne Chane-Kaye-Bone Tavel (Banian).