Gabriel Attal, le ministre de l'Education nationale, a poursuivi le programme de son premier jour de visite officielle à La Réunion en se rendant au lycée professionnel Victor Schoelcher, à Saint-Louis.
Il a notamment été accueilli par la maire de Saint-Louis Juliana M'Doihoma qui a mis l'accent sur la problématique du décrochage scolaire à La Réunion.
Le reportage de Réunion La 1ère :
Pas de solution miracle pour lutter contre le décrochage scolaire
Car chaque année, 2 500 élèves finissent par décrocher et arrêter leurs études dans le département. Et il s'agit principalement de garçons inscrits en lycée professionnel. Pour lutter contre le phénomène, il faut y consacrer des moyens.
C'est ce qu'a rappelé l'élue saint-louisienne face au représentant du Gouvernement : "Aux côtés de l'Etat qui a investi 390 000 euros, la ville a su débloquer 290 000 euros chaque année pour permettre d'avoir des moyens conséquents pour développer la persévérance scolaire, mais aussi pour donner de meilleures chances de réussite aux jeunes qui sont issue des quartiers prioritaires".
Un investissement qui a porté ses fruits dans ce lycée saint-lousien
Et les résultats sont là à Victor Schoelcher, avec un taux de réussite de 87% au baccalauréat et de 92% au CAP. L'établissement qui accueille 892 élèves, dont une majorité d'élèves boursiers, est spécialisé dans les filières administrative, commerciale et hygiène.
"Nous avons des sections qui attirent dans notre lycée mais nous sommes aussi confrontés (au décrochage scolaire, ndlr), mais dans une moindre mesure par rapport à d'autres établissements, indique le proviseur François Rivière. C'est vraiment important pour nous de pouvoir accompagner tous les élèves dans la réussite, eu égard aux moyens que l'on met en termes de formations et d'investissements des enseignants".
Une réforme "nécessaire" dans les lycées professionnels
Le ministre Gabriel Attal a réaffirmé la volonté du Gouvernement de tout mettre en oeuvre pour lutter contre le décrochage dans les lycées professionnels. "On veut vraiment faire du lycée professionnel une voie d'excellence", a-t-il assuré.
"Personne ne peut se satisfaire d'une situation où l'on a un tiers des lycéens, mais deux tiers des décrocheurs, qui sont en lycée professionnel. Alors, évidemment qu'il faut une réforme !", a-t-il réagi.
La coûteuse réforme de l'indemnisation des lycéens professionnels
Le nouveau patron de l'Education nationale a notamment rappelé l'annonce faite par Carole Grandjean, sa ministre en charge de l'enseignement et de la formation professionnelle, en faveur de l'indemnisation des lycéens en stage en milieu professionnel.
"Indemniser les périodes de stage de ces lycéens, c'est juste une reconnaissance pour l'action qui est là-leur et un encouragement à persévérer. Je ne l'ai pas faite à l'époque en tant que ministre du budget parce qu'elle coûte un certain montant pour les finances publiques mais je pense qu'elle est totalement nécessaire".
"L'orientation, c'est la mère des batailles"
Autre réforme défendue par le ministre Attal : faire découvrir 50 métiers aux élèves de 6ème à la Terminale afin de facilier les orientations. "L'orientation c'est la mère des batailles, que ce soit au lycée ou dans l'enseignement supérieur", a-t-il conclu.
"De la même manière qu'on a mis le paquet sur le lycée ces dernières années avec maintenant 54 heures par an sur l'orientation, je pense qu'on peut aussi aller plus loin au collège".
Le ministre de l'Education nationale entamera ce jeudi 17 août sa deuxième et dernière journée à La Réunion. Rendez-vous est donné au collège Bourbon, à Saint-Denis, pour la rentrée des classes afin de parler à nouveau de la problématique du harcèlement scolaire, l'une des priorités affichées de Gabriel Attal.