Dans cette école de surf de Saint-Leu, les inscriptions se multiplient en ce moment. Même si les observations de requins se sont toujours dans l'ouest, les adeptes de ce sport nautique se mettent à nouveau à l'eau, équipés de dispositifs et sous surveillance d'équipes dédiées. La compétition a même pu reprendre il y a quelques temps, notamment avec l'Open de surf de Saint-Leu sur la mythique gauche, début novembre 2022.
Regardez le reportage de Réunion La 1ère :
Gilbert Pouzet, le président du Leu Tropical Surf Team, rappelle la mise en place de la "water patrol", qui depuis bientôt deux ans sécurise le spot de Saint-Leu, mais évoque aussi "les vigies toujours très actives sur le terrain", et la souscription à des assurances par les usagers. Résultat : "les gens reprennent des licences et ça fait vivre un peu les associations".
Les vigies requin renforcées sur le qui-vive
Du côté des vigies requin renforcées de la Ligue réunionnaise de surf, le dispositif est désormais bien rôdé depuis 2015, déployé du mercredi au dimanche. Observations de requins ou pas, vacances scolaires ou pas, il reste inchangé et propose la même sécurité renforcée chaque jour, assure son directeur, Hervé Geollot. 28 personnes sont dédiées au dispositif. "Pour nous la sécurité c'est tous les jours. À chaque briefing du matin, nous disons à nos salariés qu'on assure la sécurité des surfeurs, et la vigilance est de tous les jours", insiste Hervé Geollot.
Des équipements de protection individuelle en complément
Pour compléter la surveillance de la "water patrol" et des vigies requin renforcées, les surfeurs s'équipent aussi de matériel, des EPI (équipements de protection individuelle), comme celui que nous montre Andreas-Noah, moniteur de surf sur cette planche : des électrodes reliées par un câble dans la planche, qui envoient un arc électrique auquel les requins sont sensibles. Un dispositif coûtant tout de même entre 300 et 500 euros.
Pascale, qui vient d'adhérer au club, se réjouit de pouvoir surfer avec moins de crainte : "Tout est mis en place par le club : il y a un système de sécurité sur la planche, et un bateau et un jet-ski surveillent la zone et nous sortent de l'eau si on a de la visite".
Cinq captures et plusieurs observations depuis le début de l'année
Mais tous gardent à l'esprit que le risque est toujours présent. Pas plus tard que ce jeudi 12 janvier 2023, la présence d'un requin de deux mètres était signalée près de Petite Ravine, entre Saint-Leu et Trois-Bassins. Pour Hervé Geollot, le directeur des vigies requins renforcées, on observe entre la fin de l'année dernière et le début de cette année, "une recrudescence de requins bouledogue entre Saint-Gilles et Trois-Bassins". "On ne comprend pas trop parce que ce n'est pas la saison : le requin bouledogue n'aime pas trop l'eau chaude, c'est une incompréhension par rapport aux théories qu'on a eu jusqu'à maintenant", ajoute-t-il.
Willy Cail, le directeur du Centre Sécurité Requin (CSR), confirme qu'il y a bien eu "quelques remontées d'observation" depuis le début de l'année. Il recense pour 2023 cinq captures à l'Etang-Salé, dans la baie de Saint-Paul, et à Saint-Gilles, soit quatre requins tigre et un requin bouledogue. Dans ces conditions, souligne-t-il, "on appelle à ce que les gens pratiquent dans les zones qui sont autorisées, soit celles où sont déployés le dispositif vigies requins renforcées et la water patrol de Saint-Leu".
Des "assistants qualité relâche" intègrent le programme de pêche
En parallèle, le programme de pêche préventive se poursuit en 2023, avec une grande nouveauté : les pêcheurs appelés seront désormais accompagnés d'"assistants qualité relâche pour marquer et relâcher les prises accessoires", précise Willy Cail.
Récemment, l'ONG Sea Shepherd a une fois de plus dénoncé ces prélèvements effectués dans le cadre de la gestion du risque requin, et a appelé à signer une pétition en ligne pour s'y opposer.
Le reportage de Réunion La 1ère sur les récentes observations de requins dans l'ouest :