Expulsions des huit Sri-Lankais : la Cimade dénonce l’opacité de la procédure

Huit migrants Sri Lankais ont été expulsés de La Réunion.
Débarqués par bateau samedi dernier au Port, huit migrants Sri Lankais ont été expulsés de La Réunion, mardi 9 octobre. Dans un communiqué, la Cimade s’inquiète de l’opacité de la procédure.
La Cimade de La Réunion s’interroge. L’association qui lutte pour le respect des droits des migrants s’inquiète de l’opacité de la procédure d’expulsion des huit Sri-Lankais. Arrivés au Port à La Réunion, samedi dernier, ils ont été renvoyés dans leur pays d’origine.
 

"Enfermer plutôt que protéger"

Les huit migrants ont passé plusieurs jours en mer, à bord d'un bateau de pêche étranger, avant d'arriver samedi, au Port. Dès leur arrivée sur le sol français, ils ont été amenés dans la zone d’attente de l’aéroport de Gillot à Saint-Denis, "privés de liberté et enfermés", écrit la Cimade dans un communique. "Enfermer plutôt que protéger semble être la devise des autorités".

Selon l’association, "il est très probable qu’ils aient tenté d’exprimer leur volonté de demander l’asile". La Cimade s’interroge sur plusieurs points :
 

Les personnes ont-elles été accompagnées d’interprètes dans la procédure ? Ont-elles été informées de leurs droits ? Ont-elles été en mesure de déposer une demande d’asile ? de faire un recours contre le refus d’entrée sur le territoire au titre de l’asile sous 48 heures ?

 

Une expulsion compliquée

Mardi 9 octobre, le préfet de La Réunion a décidé de renvoyer les huit migrants dans leur pays, via Maurice. Partis de La Réunion sous l’escorte d’agents de la PAF, Police aux Frontières, ils ont finalement été bloqués à Maurice durant plusieurs heures.

Les migrants devaient ensuite partir seuls pour le Sri Lanka, mais aucune compagnie aérienne n’a accepté de les prendre à bord sans escorte. Problème : les agents de la PAF avaient sur eux leur passeport, mais pas de visa pour l’Inde et le Sri Lanka. Finalement les migrants sont revenus hier soir à La Réunion et ont décollé pour Paris avant de rejoindre ensuite le Sri Lanka.

"La précipitation avec laquelle la police aux frontières et la préfecture de La Réunion ont mis en œuvre l’expulsion de ces personnes inquiète fortement la Cimade, notamment sur la violation éventuelle du principe de non-refoulement des demandeurs d’asile", écrit l’association.