Pour Jean-Bernard Lauret, rien n'a véritablement changé depuis les intempéries qui ont touché son exploitation de cannes, dans les hauteurs de Saint-Pierre, à Montvert, au mois de janvier dernier.
Une partie du chemin agricole qui sillonnait sa parcelle de 13 hectares, s'est transformée en une véritable ravine, haute de près de trois mètres par endroit, à cause des eaux qui ont emporté la terre et les roches.
Et depuis, bien que des expertises aient été réalisées, aucune remise en état n'a été entreprise.
Regardez le reportage de Réunion La 1ère :
Pas de récole avant 2025, voire 2026
La prochaine saison de cannes est ainsi menacée pour l'agriculteur sudiste. "Il faut enlever les roches qui sont descendues sur la parcelle d'en bas au niveau du plateau", explique Jean-Bernard Lauret.
"Après, il faut laisser sécher pour essayer de refaire la parcelle et ensuite replanter. Donc on ne pourra pas récolter avant l'année prochaine, voire même 2026", poursuit le planteur. Ce dernier s'est rapprochée de la FDSEA, la Fédération des syndicats d’exploitants agricoles qui déplore la lourdeur de la machine administrative.
Lourdeur administrative
"Les dossiers ne sont même pas encore instruits. Donc aujourd'hui comment on peut avoir des aides ? c'est impossible !", déplore son président Stéphane Sarnon. "Je crois qu'il y a 1 300 dossiers à l'instruction au niveau du Département, mais on n'a toujours pas plus d'information que ça à l'heure actuelle".
En visite dans l'île, Jérôme Despey, le premier vice-président Jérôme Despey, a pu lui aussi constater de visu à quel point le dossier s'enlisait. "Au-delà de l'émotion, il faut des actes concrets et je suis un peu aussi agacé dans mes responsabilités nationales que, au-delà des paroles que ce soit de l'Etat ou des collectivités, il n'y a pas le moindre centime pour aider les agriculteurs, trois mois après".
Le 1er vice-président de la FNSEA promet que la doléance sera remontée aux ministères de l’Agriculture et des Outre- mer.