Fortes pluies de janvier à La Réunion : toujours rien de concret pour les agriculteurs sinistrés

Jean-Bernard Lauret (en arrière-plan) souhaite remettre en état son exploitation de cannes. Mais depuis trois mois, il n'a toujours reçu aucune aide alors qu'une nouvelle saison approche.
Jean-Bernard Lauret fait partie des agriculteurs du Sud de La Réunion dont les exploitations ont été en partie dévastées par l'épisode de fortes pluies de la fin du mois de janvier dernier. Trois mois après, le planteur ne peut toujours pas remettre son terrain en état, faute de soutien financier.

Pour Jean-Bernard Lauret, rien n'a véritablement changé depuis les intempéries qui ont touché son exploitation de cannes, dans les hauteurs de Saint-Pierre, à Montvert, au mois de janvier dernier.

Une partie du chemin agricole qui sillonnait sa parcelle de 13 hectares, s'est transformée en une véritable ravine, haute de près de trois mètres par endroit, à cause des eaux qui ont emporté la terre et les roches.

Et depuis, bien que des expertises aient été réalisées, aucune remise en état n'a été entreprise. 

Regardez le reportage de Réunion La 1ère :

Fortes pluies de janvier : toujours aucune indemnisation pour les agriculteurs ©Réunion la 1ère

Pas de récole avant 2025, voire 2026

La prochaine saison de cannes est ainsi menacée pour l'agriculteur sudiste. "Il faut enlever les roches qui sont descendues sur la parcelle d'en bas au niveau du plateau", explique Jean-Bernard Lauret.

"Après, il faut laisser sécher pour essayer de refaire la parcelle et ensuite replanter. Donc on ne pourra pas récolter avant l'année prochaine, voire même 2026", poursuit le planteur. Ce dernier s'est rapprochée de la FDSEA, la Fédération des syndicats d’exploitants agricoles qui déplore la lourdeur de la machine administrative.

Stéphane Sarnon, le président de la FDSEA, aux côtés de Jérôme Despey, le 1er Vice-président de la FNSEA, actuellement en visite à La Réunion

Lourdeur administrative

"Les dossiers ne sont même pas encore instruits. Donc aujourd'hui comment on peut avoir des aides ? c'est impossible !", déplore son président Stéphane Sarnon. "Je crois qu'il y a 1 300 dossiers à l'instruction au niveau du Département, mais on n'a toujours pas plus d'information que ça à l'heure actuelle".

En visite dans l'île, Jérôme Despey, le premier vice-président Jérôme Despey, a pu lui aussi constater de visu à quel point le dossier s'enlisait. "Au-delà de l'émotion, il faut des actes concrets et je suis un peu aussi agacé dans mes responsabilités nationales que, au-delà des paroles que ce soit de l'Etat ou des collectivités, il n'y a pas le moindre centime pour aider les agriculteurs,  trois mois après".

Le 1er vice-président de la FNSEA promet que la doléance sera remontée aux ministères de l’Agriculture et des Outre- mer.