Incendie de Cambaie : "On aurait pu sauver cette personne", affirme un pompier blessé

Un employé tué et 12 pompiers blessés dans l’incendie d'un dépôt à Cambaie.
Un homme a été tué et quatorze personnes, dont douze pompiers, ont été blessées dans l’incendie qui a ravagé un entrepôt de la zone industrielle de Cambaie à Saint-Paul, vendredi 26 octobre. Blessé, encore sous le choc, un pompier sort du silence et témoigne sur Réunion La 1ère.
"Si les moyens étaient arrivés, s’il y avait eu une bouche d'incendie au niveau de l’entreprise, c’est sûr que l’on aurait pu sauver cette personne". Selon un pompier blessé dans l’incendie de Cambaie, vendredi 26 octobre, la victime aurait pu être sauvée. Soumis au droit de réserve, et encore sous le choc, il témoigne de manière anonyme sur Réunion La 1ère.

Regardez son interview réalisé par Thierry Chapuis et Pascal Souprayen :
Ce vendredi-là, un homme a été tué et quatorze personnes, dont douze pompiers, ont été blessées dans l’incendie qui a ravagé un entrepôt de la zone industrielle de Cambaie à Saint-Paul. Le feu s’est déclaré dans un entrepôt où un employé faisait des travaux de soudures. Des cartons sont partis en fumée, puis des palettes de bois. Le feu s’est ensuite propagé à un parc automobile. Une quinzaine de véhicules ont été incendiés.
 

Une victime coincée

Les pompiers sont intervenus d’abord sur l’incendie de l’entrepôt. "Une fois à l’intérieur, on se rend compte que la personne est coincée sous un tas de morceaux de bois. A sa gauche, un panneau la protège un peu, ses jambes sont coincées", raconte ce pompier qui participait aux opérations de secours.

Avec ces collègues, ils se mettent alors à déblayer les morceaux de bois. "A un moment, en levant la tête, je constate que les flammes descendent sur nous alors que ce n’était pas le cas au début", poursuit le pompier. Très vite, la situation devient intenable pour les sapeurs-pompiers.
 
Le casque d'un des pompiers a été brûlé dans l'incendie de Cambaie.
 

Plus d'eau

"Quand je me rends compte que je commence à brûler dans le dos, je sors, je demande qu’on me mouille et c’est à moment-là qu’on m’apprend qu’il n’y a plus d’eau", explique le pompier.

Environ une minute après, je vois arriver le camion porteur d’eau, mais le temps qu’il se gare et sortent ses tuyaux pour nous alimenter, les flammes ont déjà tout embrasé et encercler la victime. A cet instant là, je comprends qu'on ne pourra pas sauver la personne. C’est devenu trop intense, trop vite et il ne peut pas résister, c’est impossible.

 

"On n’en dort pas la nuit"

Depuis le drame, ce pompier vit avec des images atroces dans la tête. "C’est dur à vivre, on n’en dort pas la nuit, on se réveille, on y pense, on essaie de comprendre pourquoi ça s’est passé comme ça", confie-t-il. "On sait très bien que si on n’avait eu suffisamment d’eau tout de suite, même si on ne pouvait pas le dégager, il ne serait pas mort, car on pouvait le protéger de la chaleur et des flammes". Selon lui, les pompiers auraient pu le "tenir en vie avant de le dégager ensuite".

L’enquête ouverte par la gendarmerie de Saint-Paul se poursuit pour tenter de déterminer les circonstances et les responsabilités dans ce drame.