Week-end noir pour nos confrères du Journal de l'Île de La Réunion. A cause de la querelle en cours entre Jacques Tillier, le patron du JIR, et Alfred Chane Pane, son imprimeur via la société ICP Roto, les lecteurs du quotidien ont à nouveau été privés de journal ce dimanche 2 octobre.
Ce matin, "à peine 1 500 exemplaires, soit moins de 10% de notre diffusion ce dimanche, auront pu être distribués sur notre réseau", explique Patrick Planchenault, le directeur de la rédaction du JIR dans un édito publié sur internet et intitulé "La Censure continue".
Règlement de compte
Hier déjà, le journal n'avait pas été imprimé à cause de ces tensions en cours entre le journal et son imprimeur. Et la crise semble perdurer contrairement aux premières déclarations d'Alfred Chane Pane recueillies dans le courant de la journée.
Car ce dimanche, le dirigeant d'ICP Roto a annoncé "arrêter toute collaboration avec Jacques Tillier". "Mes avocats verront avec les siens dès ce lundi pour définir les conditions de cette rupture que j'assume", conclut-il. Dans cette longue missive, Alfred Chane Pane en profite pour régler ses comptes avec le patron du JIR, après avoir été sa cible dans l'édito du samedi.
Revoir le reportage de Réunion La 1ère diffusé samedi :
Business ou liberté de la presse ?
"Qu’est ce qui me vaut ce traitement en Une ? Vendredi soir, mes rotativistes ont décidé de débrayer pour protester contre une tentative de m’éclabousser sur une histoire qui n’intéresse finalement que peu de monde, c’est-à-dire la reprise de l’imprimerie Ah Sing par l’offre Jean-Hugues Savaranin-Mathieu Chan Ching au détriment de l’offre Olivier Levy-Jacques Tillier", écrit Alfred Chane Pane.
Considérant être diffamé, l'imprimeur explique que cette fois, c'est lui qui a décidé "d’appuyer sur le bouton rouge". "Quand Jacques Tillier parle d’atteinte à la liberté de la presse, il ne parle que de la liberté de SA presse", tacle encore Alfred Chane Pane.
Quel sort pour le JIR ?
"La moindre des précautions, quand on veut être juge ou jury, est d’avoir la sagesse de se retirer lorsqu’il y a conflit d’intérêt. C’est évidemment le cas sur l’affaire de l’imprimerie Ah Sing puisque Jacques Tillier était le candidat malheureux de la reprise", poursuit l'imprimeur.
"Je ne veux pas être l'otage d'un imprimeur", répond quant à lui Jacques Tillier dans l'édition numérique du journal. Reste à savoir comment ce conflit se terminera. Le JIR va-t-il devoir chercher un nouvel imprimeur, ce qui pourrait s'avérer compliqué, ou les deux dirigeants vont-ils au final enterrer la hache de guerre, ne serait-ce que par considération pour leurs employés respectifs.
Regarder le reportage de Réunion la 1ère :