Piton de la Fournaise : quatre fissures éruptives se sont ouvertes sur le flanc Sud de l'enclos

Une éruption pour Noël. A l’approche des fêtes de fin d’année, le Piton de la Fournaise offre aux Réunionnais sa seconde éruption de l’année. Un spectacle dont l’observation est pour le moment rendue difficile par la mauvaise météo.

Le Piton de La fournaise est entré en éruption à 3h30 ce mercredi 22 décembre. L’éruption se déroule sur le flanc Sud, à l’intérieur de l’enclos. D'abord trois, puis quatre fissures se sont ouvertes. La lave a jailli à 2000 mètres d'altitude. La crise sismique a débuté à 1h15.

Au moins quatre fissures se sont ouvertes

Les fissures se situent sur le flanc sud à la base du cône terminal, au sud-est du Piton Kala Pélé et au sud-ouest du cratère Château Fort. A 8h30, les quatre fissures étaient toujours actives, mais l’activité la plus importante se situait sur la fissure la plus basse en altitude, précisent les scientifiques. 

L'intensité du trémor volcanique en baisse progressive

Après une phase d'augmentation en début d'éruption, l'intensité du trémor volcanique baisse progressivement depuis 4h30, indiquent les scientifiques de l'Observatoire Volcanologique du Piton de la Fournaise. Le site éruptif est localisé à la base sud du cône terminal.

Un phénomène "très classique", précise Philippe Kawalski, le directeur technique de l'OVPF. Une poche sous pression subit une rupture et se vidange partiellement. Après chaque début d'éruption est donc observée une dimunition de l'intensité du trémor dans les heures qui suivent. En général, après une demi-journée jusqu'à deux jours l'amplitude du trémor réaugmente légèrement et se stabilise pour la durée de l'éruption, ajoute-t-il. 

Du fait des très mauvaises conditions météorologique sur site aucune reconnaissance sur site n’a pu être faite par les équipes de l’OVPF-IPGP que ce soit à pied ou par voie aérienne, et aucune estimation de débit de lave n’a pu être établie par la plateforme HOTVOLC (OPGC - université Clermont Auvergne).

Alerte 2 activée, l'accès à l'enclos est interdit au public

Le préfet de La Réunion a décidé la mise en oeuvre de la phse d'alerte 2-1 "éruption en cours dans l'enclos" du dispositif spécifique ORSEC volcan à 4h. L'accès du public à l'enclos Fouqué, depuis le sentier du Pas-de-Bellecombe ou depuis tout autre sentier, ainsi que le poser d'aéronefs dans la zone du volcan, sont interdits jusqu'à nouvel ordre. 

Un spectacle difficilement visible au matin

Les premières lueurs rougeoyantes étaient visibles avant même le lever du jour depuis Saint-Philippe.

Si le ciel est bien rouge, la météo dégradée rend cependant difficile l’observation des fontaines de lave ce mercredi matin.

Un survol de l'éruption a toutefois été possible. Regardez les images tournées par nos confrères d'Imaz Press Réunion : 

Clip de Grégory Privat

Une éruption "classique" à la durée inconnue

La durée de la crise sismique, la localisation des fissures et leur intensité font penser qu’il s’agit d’une éruption classique, selon Aline Peltier, la directrice de l’Observatoire volcanologique du Piton de la Fournaise. Beaucoup de magma s’est accumulé dans le réservoir depuis le mois de mai, reste à savoir s’il sortira en une ou plusieurs éruptions, indique Aline Peltier.

Un magma qui sort dans les zones les plus fragilisées, comme le flanc Sud de l’enclos. L'éruption est d'ailleurs dans le secteur de la précédente éruption, "un petit peu plus à l'Ouest" du lieu de l'éruption d'avril-mai, confirmePhilippe Kowalski, le directeur technique de l'OVPF. 

Philippe Kowalski, directeur technique observatoire volcanique du piton de la fournaise ©Réunion la 1ère

Seconde éruption de l’année

Il s’agit de la seconde éruption de l’année 2021. La première avait duré 44 jours en avril et mai derniers. Puis l’activité du volcan s’était concentrée en profondeur. Cette nouvelle éruption s’est donc préparée lentement depuis des mois, explique Aline Peltier. En octobre dernier, une crise sismique avait donné l'alerte, mais n'avait pas abouti à une éruption.

Depuis, l'activité était progressivement remontée pour s'intensifier au cours des 10 derniers jours. les scientifiques attendaient donc cette éruption depuis plusieurs jours, confirme Philippe Kowalski, " toutes les conditions étaient réunies pour qu'une éruption débute n'improte quand ".