Son combat contre les cafards et contre son bailleur social a fini par payer. Marie-Judith Tincor a pu quitter son logement insalubre au Chaudron avec sa fille aînée pour un appartement de 3 chambres à Sainte-Clotilde.
Il y a deux mois, cette mère de famille de 39 ans dénonçait sur Réunion La 1ère radio, télé et web, les conditions indignes dans lesquelles elles vivaient depuis des mois. Des milliers de cafards avaient envahi toutes les pièces et les désinsectisations ordonnées par la Sodiac n’ont pas suffi à les éliminer.
D'ailleurs, elle a été soutenue par Eric Fontaine, notamment via la Confédération nationale du Logement (CNL). Cette locataire en détresse avait dû laisser ses cinq enfants chez leur père pendant qu’elle dormait dans sa voiture dans le sous-sol de son immeuble.
Un nouveau chez elle
Depuis ce jeudi 4 avril, son calvaire a pris fin en récupérant les clés de son nouveau logement. Du rez-de-chaussée, elle passe au troisième étage, sans ascenseur. En montant les escaliers de son immeuble, elle est un peu essoufflée, car elle n’a pas l’habitude, mais elle est tellement ravie de faire visiter son nouveau chez elle.
"Là, il y a 3 chambres, une grande salle de bains", présente-t-elle fièrement. C'est elle qui a signalé à la Sodiac que l'appartement se libérait et tout est allé très vite. En une semaine, les peintures et le parquet ont été refaits à neuf.
Nickel chrome. Ils ont retapé le logement en 8 jours, pour moi c’est du très très bon travail parce que j’ai vu le logement dans l’état que c’était.
Marie-Judith, locataire
Marie-Judith a jeté tous ses meubles
Quand elle parle, il y a de l’écho car l’appartement est encore vide. Et pour cause, en partant du Chaudron, la jeune femme a dû jeter tous ses meubles sur les conseils de la Sodiac, dit-elle. "Trop infesté, je ne pouvais pas récupérer quoique ce soit de peur de ramener dans le nouveau logement", explique la mère de famille.
Marie-Judith attend encore réparation
L'indemnisation de ces biens fait encore l'objet de négociations. En revanche, pour les deux mois qu’elle a vécus dans sa voiture, Marie Judith continue la procédure judiciaire, en espérant que son ancien logement ne sera pas réattribué trop vite.
"Je vais rendre les clés dans le courant de ce mois-ci, là il faut tout casser parce que c’est pourri dans les murs", dit-elle.
"Battez-vous"
Si aujourd’hui, le cauchemar de Marie-Judith a pris fin, c'est certainement grâce à la médiatisation de son histoire, selon elle, et elle ne regrette rien, même si elle a été vivement critiquée sur les réseaux sociaux. Certains internautes n’ont pas hésité à l’accuser d’un manque d’hygiène.
Je préfère dire aux gens qui ont des problèmes de mettre la honte de côté, battez-vous parce que si vous ne faites rien vous allez continuer de payer un loyer 600 ou 700 euros, comme moi pour que vos enfants tombent malades. Non, battez-vous.
Marie-Judith, locataire
Ce nouvel appartement n'est toutefois que provisoire mais la mère de famille compte bien le garder pour y vivre avec ses cinq enfants. Pour l'instant, elle est sous bail provisoire.