Madagascar : la pisciculture pour éradiquer la famine

La pisciculture devrait désormais se développer très rapidement à Madagascar. Pour répondre à l'urgence alimentaire, le ministère de l'Économie bleue et de la Pêche va investir massivement dans les élevages de tilapias. Objectifs : 200 000 tonnes de poisson par an !

L'eau source de vie ne devrait plus être une simple incantation. Pour lutter contre la faim, sans être tributaire des cultures et cycles saisonniers de plus en plus incertains, la Grande île veut développer la pisciculture. Des investissements importants sont prévus par le gouvernement, via le ministère de l'Économie bleue et de la Pêche. Le but est de multiplier les fermes aquacoles. 

Aujourd'hui, Madagascar produit 15 à 20 millions d'alevins de tilapias par an. Ils permettent de produire 30 000 tonnes commercialisables par an, de ce poisson d'eau douce (le plus consommé au monde), nous apprend 2424.mg. C'est très bien, mais insuffisant pour éradiquer la famine et parvenir à l'autosuffisance alimentaire voulue. 

Les fleuves et les lacs vont accueillir les futures fermes

 

Pour répondre à l'urgence, l'Etat va développer des fermes aquacoles dans tous les lacs et les fleuves du pays. L'objectif  est, dans un premier temps, de fournir 200 000 tonnes de poissons d'eau douce pour permettre d'éradiquer la famine et de lutter contre les intoxications alimentaires liées à la malnutrition (lire par ailleurs). 

Cette première étape atteinte, les projets de fermes marines seront développés. En attendant, cette seconde étape, la Grande île négocie avec l'Europe sur les modalités des futurs accords de pêche au thon dans le Nord du pays. Ils sont suspendus depuis 2018. L'île conditionne sa signature à l'approvisionnement en thon, pour une partie, du marché local. Une obligation qui a été acceptée par les bateaux chinois et japonais, écrivait le 26 mars 2021 Midi-Madagascar.