Médicaments : vers une baisse de disponibilité de quelques marques à La Réunion, dont le Doliprane, mais pas de pénurie

Dans la famille des médicaments à base de paracétamol, prescrits pour soigner fièvre et douleurs en première intention, il y a l'Efferalgan, le Dafalgan, ou encore le Doliprane, pour les plus connus. C'est cette dernière marque qui risque fort d'être un peu moins disponible dans les officines de La Réunion dans les prochaines semaines.

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En cause, la mise en vente, par le laboratoire Sanofi, de sa branche "Santé familiale" qui produit notamment des médicaments vendus sans ordonnance tels que Lysopaïne, Phytoxil et Maxilase pour les maux de gorge, Magné B6 contre le stress et la fatigue, ou encore le Doliprane. 

Fermeture des dépôts ultramarins

Bientôt, les stocks de ces références seront amenés à diminuer, sans toutefois disparaître. Car jusqu'à présent, le laboratoire Sanofi possédait dans les départements d'outre-mer un entrepôt de ces médicaments, que ce soit à La Réunion ou dans les Antilles.

Mais dans la restructuration de son activité, en plus de la cession de sa branche Santé familiale, Sanofi a également décidé de fermer ses dépôts ultramarins, rendant l'achat de ses médicaments plus compliqué pour les pharmaciens. 

Passer par des grossistes répartiteurs

Conséquence : "on ne peut plus acheter de médicaments Sanofi directement au dépôt, mais il faut s'adresser aux grossistes répartiteurs (intermédiaires entre les laboratoires et les officines, ndlr)", explique Cyril Apostoloff, trésorier du syndicat des pharmaciens de La Réunion et de Mayotte.

Pas de pénurie

Le pharmacien se veut aussi rassurant. "Il n'y a pas du tout de problème mais il va y avoir des changements logistiques", dit-il.

La disponibilité du Doliprane et des autres références qui étaient fabriquées par Sanofi Santé familiale devrait seulement être moindre, sans que ces médicaments disparaissent toutefois. Pas de pénurie donc. "Tout reste disponible, c'est juste que ces marques sont à vendre", résume le pharmacien. 

"Petit à petit, les quantités disponibles vont baisser, mais les pharmaciens ont anticipé la chose et vont proposer aux Réunionnais exactement la même chose mais dans d'autres marques, comme l'Efferalgan, le Dafalgan ou les paracétamol de laboratoires génériques". 

Cyril Apostoloff, trésorier du syndicat des pharmaciens de La Réunion et de Mayotte

Dafalgan, Efferalgan ou génériques en alternatives

Car en passant par un grossiste répartiteur, les prix seront différents, et la disponibilité pas toujours optimisée, explique Cyril Apostoloff. Il faudra donc se tourner vers des médicaments équivalents, afin de répartir la demande sur plusieurs références au lieu du seul Doliprane. 

"Le Doliprane reste fabriqué et commercialisé par le pharmacien. Le laboratoire a décidé de fermer son dépôt, et le pharmacien va devoir acheter dans des conditions plus compliquées, chez le grossiste répartiteur, et l'offre va baisser. Mais le pharmacien va proposer aux patients de se tourner vers du paracétamol équivalent dans d'autres marques pour plus de facilité et de pérennité des stocks". 

Cyril Apostoloff, trésorier du syndicat des pharmaciens de La Réunion et Mayotte

Restructuration pour plus de rentabilité

Au-delà de constater que les conditions d'approvisionnement seront moins aisées pour les pharmaciens ultramarins, Cyril Apostoloff souligne aussi les raisons qui peuvent pousser certains laboratoires à abandonner la fabrication de certains médicaments fréquemment administrés. 

Le laboratoire Sanofi, par exemple, mettrait en vente sa branche de médication familiale pour se restructurer et se concentrer sur des médicaments innovants, en cancérologie par exemple, plus rentables. 

"C'est la conséquence d'une politique de santé de ce gouvernement et des précédents de faire du médicament une des variables d'ajustement de l'économie de la santé".

Cyril Apostoloff, trésorier du syndicat des pharmaciens de La Réunion-Mayotte

"Le prix du médicament a tellement baissé que ça commence à coincer et que les laboratoires ne trouvent plus une rentabilité suffisante sur de nombreuses références", constate le trésorier du syndicat. D'où des pénuries observées sur certains produits ces dernières années.