Comme Odilon, des marins étrangers sont bloqués partout dans le monde, en raison de la crise sanitaire. A La Réunion, ce marin malgache et bien d’autres peuvent compter sur le soutien de l’association "les Amis des marins".
Odilon devrait pouvoir rentrer chez lui, à Madagascar, à la mi-février. Enfin une lueur d’espoir pour ce marin de 56 ans bloqué à La Réunion depuis un an en raison de la crise sanitaire du coronavirus.
"J’ai prévenu ma femme et mes deux enfants, ils sont contents, se réjouit Odilon qui est aussi papy d’une petite fille de 5 ans. Tous les soirs, elle prend le téléphone, elle veut parler à papy. Heureusement qu’on se parle comme ça". Depuis un an, Odilon et son bateau le "Maria Galanta" sont bloqués à La Réunion, loin de leur famille. "J’ai de leurs nouvelles, je leur raconte tout, et je leur envoie des photos du bateau", raconte le marin originaire de Tamatave.
Regardez le reportage de Réunion La 1ère :
Des dortoirs aménagés
Comme lui, des milliers de marins sont bloqués dans des Ports, loin de chez eux, depuis le confinement et le début de la crise sanitaire. A La Réunion, ils peuvent compter sur le soutien de l’association "les Amis des marins".
"Il y a un mois, le centre était plein à craquer, raconte Alain Djeutang, l’aumônier du centre des marins. Au Port, nous avons eu plus de 13 000 marins qui ont fait leur changement d’équipage à La Réunion. Il y avait des marins de partout. Ici, au centre, nous avons dû transformer des salles de réunion en dortoirs pour permettre aux nombreux marins de dormir quelques nuits avant de rentrer chez eux".
Lors de l’ouverture de certaines frontières aériennes, certains marins ont pu rentrer chez eux en avion. D’autres comme Odilon n’ont pas eu cette chance et sont restés bloqués à quai. Odilon aura 57 ans le 16 février prochain pour lui, son retour sera "comme un cadeau d’anniversaire".
Des conséquences morales et psychiques
"Leur famille leur manque, explique Alain Djeutang, l’aumônier. Nous savons que ca fait partie des aléas du métier, mais cette fois les conséquences morales et psychiques sont terribles pour les marins, pour leurs enfants et leur famille. Ils ont des contacts avec eux via les réseaux sociaux et le téléphone, mais ça ne remplace pas le fait d’être auprès des siens".
Ces marins ont aussi passé les fêtes de fin d’année loin de chez eux. Comme tous les ans, l’association avait distribué près de 500 cadeaux sur les bateaux pour les marins étrangers.