Sicalait : des éleveurs en colère déversent des litres de lait sur la chaussée

Des tanks de lait déversés sur la chaussée
Le lait de la colère! Des éleveurs se sont réunis ce matin, à la Plaine-des-Cafres afin d'apporter leur soutien à deux des leurs, exclus de la Sicalait après avoir mené une action spectaculaire pour protester contre la mortalité de leurs cheptels. 

 
1 400  litres de lait déversés à même le sol, au rond point de la RN3, de la Cité du volcan. Une action coup de poing menée par quelques éleveurs soutenus par l'ADEFAR (Association de défense des éleveurs de la Réunion) et les gilets jaunes "Zazalés", du Tampon.  Une mobilisation qui fait suite à l'exclusion de deux éleveurs de la SICALAIT. Une sanction tombée le 14 mars, trois jours après, l'action spectaculaire menée par Jean-Paul Bègue et Georges Lauret, à Saint-Pierre, devant les locaux de la DAAF (Direction de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Forêt). Ils s'y étaient rendus avec les cadavres de deux de leurs vaches. Des vaches qui meurent en nombre dans leurs cheptels respectifs, sans qu'aucune explication claire leur soit communiquée. Des éleveurs qui travaillent à perte et accumulent les dettes.Jean-Paul Bègue Bègue a perdu 17 de ses vaches laitières l’an dernier, Georges Lauret en a perdu quatre, depuis le début du mois de janvier 2019. Ils dénoncent l'inaction des services publics et dénoncent la sanction de la SICALAIT. "C'est un arrêt de mort pour ma famille. Un arrêt de mort pour ma production. Comment je vais payer mes dettes? Je n'ai plus de salaire, plus rien" a déclaré Georges Lauret.
 
Jean-Paul Bègue monte au créneau contre son exclusion à la SICALAIT
Ce matin, les deux éleveurs laitiers souhaitaient rencontrer les représentants du conseil d’administration de la SICALAIT. Mais, portes closes à la coopérative agricole. Il n'en fallait pas moins pour qu'ils décident de déverser leur production laitière du week-end qui n'est désormais plus récoltée par la SICALAIT, sur le rond-point de la Cité du volcan. Les deux éleveurs envisagent de porter plainte contre leurs exclusions qu’ils jugent abusives et ne compte pas en rester là. Ils prévoient d'autres actions de ce genre jusqu'à ce que les autorités trouvent une issue à ce conflit.

Le reportage sur place de Loïs Mussard et Laurent Josse:
 
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