D'ici la fin de cette semaine, le porte-conteneur BBC Norfolk repartira de La Réunion avec une cargaison de plus de 3 700 tonnes, dont 1 900 tonnes de déchets dangereux et 1 800 tonnes de déchets non dangereux.
Ce mercredi 22 novembre, le chargement de la centaine de conteneurs se poursuivait au port de la Rivière des Galets. Ces déchets vont être acheminés en ligne directe vers Le Havre afin d'être traités dans le respect de la réglementation.
Regardez le reportage de Réunion La 1ère :
Des déchets accumulés depuis 2021
Cette opération permet de déstocker l’île d’une part importante des déchets accumulés depuis 2021, les séquelles de la désorganisation du trafic maritime après le Covid se faisant encore ressentir.
Parmi les déchets exportés, une trentaine de tonnes d'huile usagée, des piles, des panneaux photovoltaïques, les batteries au plomb ou encore 1 200 tonnes de cendres issus des usines d'Albioma.
Mais aussi de l’amiante, de l'acide, les boues hydrocarburées, ou encore les eaux souillées. En tout, 51% de déchets issus des filières REP, les filières à responsabilité élargie des producteurs, seront envoyés vers l’Hexagone.
Un financement inédit
C'est le Syndicat de l’Importation et du Commerce de La Réunion (SICR) qui pilote cet affrètement, en collaboration avec le groupement d'intérêt économique MerUnion, l’État, la DEAL, l’Union Maritime Interprofessionnelle deLa Réunion (UMIR) et le Grand port maritime de La Réunion.
La grande nouveauté de cette année, explique Philippe Alexandre Rebboah, le directeur du SICR, c'est que le projet est financé à 100% sur des fonds privés, et non pas sur des fonds publics comme pour la précédente opération de 2022.
Une augmentation attendue des déchets dangereux
"Entre la marchandise d'origine qui a permis de faire venir le bateau et la baisse du coût du fret, ce projet a pu être viable à 100% sur des fonds privés", souligne encore le directeur du SICR.
Notre île produit près de 9 000 tonnes de déchets dangereux par an mais aucun de ces déchets ne peuvent encore être traités sur place. Et la quantité de déchets produits risque encore d'augmenter avec le futur plan de traitement des ordures ménagères qui prévoit d'en brûler une bonne partie.
Deux autres départs déjà programmés pour 2024
"Avec les résidus de fumée, on va produire 15 000 tonnes de déchets dangereux supplémentaires par an, ce qui va multiplier par trois le volume de déchets dangereux. D'où l'intérêt de réfléchir à d'autres solutions que l'exportation", défend Emmanuel Braun, le directeur adjoint de la DEAL.
La ligne directe vers le Havre permet de se libérer des énormes contraintes administratives dans les pays d'escale. Le SICR et Mer Union ont déjà prévu deux voyages de déchets pour 2024.