PORTRAIT. Grand Raid 2024 : Stéphane Séry, coureur non-voyant au départ du Métis Trail

Stéphane Séry est plus motivé que jamais devant le défi qui l'attend dans quelques jours. Non-voyant depuis 14 ans suite à une erreur médicale, ce Tamponnais de 48 ans s'élancera depuis Saint-Paul, sur la ligne de départ du Métis Trail, dernière née des courses du Grand Raid. 

Il ne sera pas seul dans cette aventure : pour l'accompagner dans chacun de ses pas, Cédric Boyer, qui pratique le trail avec lui ces dernières années. Ensemble, ils ont couru entre autres le trail de l'Eden, et sont tous les deux champions de La Réunion de trail court en handisport. En juin dernier, le duo a même eu l'opportunité de porter la flamme olympique lors de son passage sur le département. 

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Vivre l'ambiance du Grand Raid

Cette année, Stéphane Séry s'est fixé l'objectif de participer au mythique Grand Raid et de s'immerger dans sa folle ambiance, en s'inscrivant avec Cédric Boyer sur le Métis Trail. 50km et 2 500m de dénivelé positif, pour repousser encore leurs limites. "J'ai dit "oui" de suite, j'aime bien les défis ! Moi je connais l'ambiance du Grand Raid mais lui n'a jamais vécu ça, je voulais qu'il vive ça au moins une fois dans sa vie", sourit Cédric Boyer.

Coordination et synchronisation

Nous les rencontrons en plein entraînement, sur les hauteurs de l'Entre-Deux sur le sentier escarpé de Coteau Sec. Un terrain idéal pour se mettre en condition avec le Métis Trail. Le tout étant aujourd'hui de peaufiner coordination et synchronisation des pas entre Stéphane Séry et son guide. Car il va leur falloir avancer ensemble dans les sentiers, de façon la plus fluide possible et ne pas tomber, le jour de la course. 

Communiquer, la clef 

Pour cela, confiance et écoute sont les maître-mots entre le binôme. Entre les deux, tout est affaire de communication. S'il n'a pas la vue, Stéphane Séry se repose beaucoup sur l'ouïe pour avancer avec son guide, et tous deux échangent constamment lorsqu'ils sont sur le sentier.

"Du début à la fin, il faut parler"

Cédric Boyer, coureur, guide de Stéphane Séry

Aussi, Cédric n'hésite pas à lui signaler lorsqu'il faut monter le genou, lever les pieds, s'il y a des cailloux, des racines, des creux, ou des escaliers. S'il faut aller à petite foulée, ou ralentir. Quitte à s'arrêter totalement parfois afin de vérifier qu'il n'y ait aucun danger pour son camarade. "Il sait qu'il n'est pas en danger, il sait que quoi qu'il arrive je vais le rattraper sur un sentier", sourit Cédric Boyer. 

"Quand il y a des passages un peu dangereux, il me prend le bras, il me sécurise. J'ai une confiance totale en Cédric, on court ensemble depuis quatre ou cinq ans", précise le traileur non-voyant. 

Impatience 

Tous deux se disent fin prêts pour l'aventure. L'important ? Etre motivé, et ils le sont assurément, disent-ils. Des craintes ? "Je n'en ai pas des masses, c'est plutôt l'impatience de commencer !", s'exclame Stéphane Séry.

Ce Métis Trail sera malgré tout la plus longue course jamais entreprise par le coureur. 

"Avec l'entraînement que j'ai, je suis capable, je pense y arriver. Le principal c'est de ne pas abandonner" 

Stéphane Séry, coureur non-voyant inscrit sur le Métis Trail

A ses côtés, Cédric Boyer est lui aussi confiant. "Le plus important c'est d'être motivé. On sera dans notre bulle on fera notre course, je pense que ça devrait le faire", rassure-t-il. 

Le 19 octobre prochain, en tout début de matinée, le duo sera au rendez-vous à la Grotte du Peuplement de Saint-Paul, pour emprunter les sentiers vers Bellemène, puis La Possession en passant par le chemin Ratinaud, la Grande Chaloupe, le Colorado, et enfin la Redoute à Saint-Denis.  

Jusqu'au jour de la remise des dossards, le mercredi 16 octobre, retrouvez chaque jour un nouveau portrait de coureur sur Réunion La 1ère. Ce mardi 8 octobre, rencontre avec Nina Arthur.