Résidence Flacourt à Sainte-Marie : pas de péril imminent… mais bien un péril ordinaire

De nombreux étais ont été posés dans l'immeuble
L’expert judiciaire mandaté par le tribunal administratif a rendu ses conclusions au sujet de l’état de la résidence Flacourt à Sainte-Marie. Celui-ci indique "qu’il n’apparaît pas l’existence d’un péril imminent". Ce dont se félicite la SIDR. Mais il y a bien un "péril ordinaire", nuance la CNL.
Des fissures inquiétantes sur les murs, des trous au niveau de certaines passerelles et des poutrelles pour tout soutenir… On se souvient des images surréalistes que nous ont fait découvrir les locataires de la résidence Flacourt à Sainte-Marie, le 18 octobre dernier.

Soutenus par la Confédération nationale du logement (CNL), ces habitants avaient pu obtenir une réunion auprès du maire de Sainte-Marie Richard Nirlo et celui-ci n’avait pas tardé à annoncer qu’il comptait saisir le tribunal administratif afin qu’un expert judiciaire soit mandaté pour se prononcer sur l’état de cet immeuble de la SIDR et sur le danger potentiel pour ses résidents.

(Re)voir le reportage de Réunion La 1ère du 18 octobre dernier : 
L'immeuble de tous les dangers
 

L'expertise réalisée le 26 octobre dernier

Cet expert a rendu ses conclusions, comme l’annonce ce mardi la SIDR dans un communiqué. "Son rapport confirme que les différentes mesures conservatoires déployées par la SIDR assurent en l’état la stabilité des bâtiments et la sécurité pour les locataires", se félicite le bailleur social.

"A l’issue de la visite d’expertise réalisée le 26 octobre 2020, l’expert judiciaire précise dans son rapport que +Il n’apparaît pas l’existence d’un péril imminent nécessitant en particulier l’évacuation des locataires+", rajoute la SIDR.

Le bailleur rajoute que "ce rapport certifie que les différents travaux déjà réalisés et mesures conservatoires prises par la SIDR, depuis 2018, assurent en l’état la stabilité des bâtiments et que la situation ne représente aucun danger pour les occupants".

"Nous sommes satisfaits de cette décision (...). Nous comprenons parfaitement que nos locataires soient perturbés par cet environnement inhabituel et impatients de retrouver leur cadre de vie habituel. C’est une attente tout à fait légitime. L’expert judiciaire a pu, lors de sa visite, les rassurer sur l’absence réelle de danger et pour ma part, j’ai pu leur redire de vive-voix la mobilisation de la SIDR face à la situation (...)", réagit Jacques Durand, le directeur général de la SIDR.
 

Pas de danger immédiat, corrige la CNL

Contacté, Erick Fontaine, administrateur de la CNL, estime toutefois que la SIDR fait preuve à tout le moins de "maladresse", voire même de "malhonnêteté intellectuelle" avec ce communiqué qui a également été transmis aux locataires dans leurs boîtes aux lettres ce matin.

Erick Fontaine s’est rapproché de la mairie de Sainte-Marie qui lui a confirmé que l’expert avait bien rendu sa décision. "La mairie nous indique que l’expert déclare qu’il n’y a pas de péril imminent mais qu’il y a quand même un péril : un péril ordinaire", précise ainsi Erick Fontaine.

Selon notre interlocuteur, cela signifie qu’il existerait bien un danger mais que celui-ci ne serait pas immédiat. "A partir de là, la mairie va signer un arrêté. Ce qui va entraîner l’arrêt du paiement des loyers", poursuit le représentant de la CNL.

"Et ce qui va permettre aux locataires d’engager une action devant le tribunal judiciaire pour revendiquer un trouble de jouissance", rajoute Me Christophe Molière, l’avocat de la CNL. Affaire à suivre donc.
  

L'expert demande la reprise en urgence des réseaux par EDF

La SIDR indique par ailleurs dans son communiqué que l’expert a également recommandé "la reprise en urgence des réseaux par EDF", ce à quoi le bailleur répond que des travaux sont déjà programmé à partir du lundi 16 novembre pour une durée d’environ trois semaines et pour un montant de 150 000 euros, engagé par la SIDR.

Le bailleur avait déjà précisé le mois dernier qu’une procédure avait été initialement lancée en 2017 face aux multiples problèmes déplorés dans l'immeuble mais que l’expert mandaté deux ans plus tard par la justice n’avait toujours pas remis son rapport. Raison pour laquelle la situation n’avait pas bougé jusque-là.

Le communiqué complet de la SIDR : 
 

Communiqué de la SIDR sur la résidence Flacourt