Connu pour soutenir la controversée opération Wuambushu à Mayotte, le collectif Résistance Réunion/Mayotte en Action a voulu rappeler qu'il s'intéressait également à la problématique de la sécurité à La Réunion, où la communauté mahoraise est malheureusement parfois montrée du doigt.
C'est ainsi afin de lutter contre la stigmatisation de cette jeunesse d'origine mahoraise que le collectif s'est rendu ce samedi matin dans le quartier Fayard à Saint-André pour un rassemblement citoyen et pacifique.
Le reportage de Réunion La 1ère :
"Notre sécurité ne se négocie pas"
Les participants n'ont pas manqué de rappeler leur position sur la situation dans l'île aux Parfums en brandissant une nouvelle fois des banderolles. "Mayotte, notre sécurité ne se négocie pas", pouvait-on notamment lire. "A Wuambushu, la peur doit changer de camp !"
Mais l'objectif était réellement de s'adresser aux jeunes du quartier, quelles que soient leurs origines. En octobre dernier, les autorités avaient une nouvelle fois tiré la sonnette d'alarme après que des policiers et des pompiers aient été caillassés lors d'une intervention sur un incendie dans le quartier.
Un quartier sensible
Le quartier reste sensible et le risque d'échauffourées est récurrent. D'où cette volonté du collectif Ré-MaA d'amener à une prise de conscience chez les jeunes mais aussi chez les parents.
"Les jeunes qu'on fréquentent, ce ne sont pas ceux qu'on voit dans les rues et quand je parle aux parents, ils nous disent ça c'est des nouveaux arrivants, assure Amina Djoumoi, la porte-parole du collectif. Nous voulons sensibiliser les parents que nous sommes, face aux jeunes qui participent aux émeutes et aux incivilités diverses".
"Ne pas importer la violence à La Réunion"
Pour le jeune Abdou Roihmano, l'objectif est de "ne pas importer la violence à La Réunion". "Il faut que les parents prennent leurs responsabilités en éduquant leurs enfants pour qu'ils ne fassent pas de bêtises ou des actes condamnables. Il faut que l'on puisse réagir collectivement et montrer notre solidarité face à ce qui s'est passé récemment dans l'Hexagone et à La Réunion".
Le calme est revenu dans les quartiers sensibles de l'île, tout comme dans ceux de l'Hexagone, en tension après le meurtre du jeune Nahel, à Nanterre. Mais l'on sait qu'il suffit d'une nouvelle étincelle pour que la colère s'attise à nouveau. D'où l'importance du travail de prévention, qu'il vienne des associations ou des acteurs publics.