Coups de feu mortel à Saint-André : les deux frères mis en examen et écroués pour assassinat

Les riverains et proches de la victime sous le choc hier dans le quartier de Cambuston à Saint-André.
Déférés dans une ambiance tendue au palais de justice de Champ Fleuri, les deux frères Malbrouck ont été mis en examen pour l'assassinat de Brice Henriette, ce lundi 13 mars. Le tireur présumé a exprimé ses regrets face aux magistrats. Samedi, la victime a été renversée puis abattue en pleine rue, à Saint-André.

"Ce que j'ai fait est impardonnable, il faut que j'aille en prison". Face aux magistrats, Istrid Jean-Patrick Malbrouck, 46 ans, a demandé pardon et fait part de ses regrets pour l'expédition punitive qui a conduit à la mort de Brice Henriette, samedi après-midi, dans le quartier de Cambuston, à Saint-André.

Déféré ce lundi au palais de justice de Champ Fleuri, l'auteur présumé des coups de fusil mortels a été mis en examen pour assassinat, avec son frère Anthony, 40 ans. Les deux hommes ont été placés en détention provisoire sur décision du juge des libertés et de la détention. Un mandat de dépôt criminel d'au moins 12 mois.

Regardez le reportage de Réunion La 1ère :

Expédition punitive à Cambuston : les frères Malbrouck mis en examen pour l'assassinat de Brice Henriette

Important dispositif de police

Plus tôt dans l'après-midi, les deux frères étaient arrivés sous bonne escorte au tribunal, à bord de deux fourgons aux vitres teintées. Un important dispositif de police a dû être mis en place afin de prévenir tout risque d'attroupement.

Car la tension est loin d'être redescendue dans ce dossier de règlement de comptes entre deux familles rivales d'un même quartier et les autorités redoutent de possibles représailles depuis les faits.

"Le danger est réel"

Un contexte qui explique, outre la gravité des faits, pourquoi le parquet de Saint-Denis et le juge d'instruction réclamaient la détention provisoire. "Mon client est conscient des faits et il demande à être placé en détention pour sa protection parce que le danger est réel", a lui-même insisté Me Jean-Jacques Morel, l'avocat d'Istrid Malbrouck.

Le tireur présumé a fondu en larmes dans le bureau du JLD. "Comment j'ai fait pour en arriver là ?", a-t-il encore lâché avant d'être conduit en détention. "Je regrette qu'on en soit arrivé là", a également déclaré son frère. Un comportement qui tranche avec la froideur des faits.

Une première altercation à l'origine du drame

Samedi, vers 13h, Brice Henriette circulait en scooter quand il a été renversé par un fourgon conduit par les Malbrouck, avant d'être froidement abattu de trois coups de fusils, au niveau du chemin Bois-Rouge.

Un règlement de compte qui ferait suite à une première altercation survenue dans la matinée entre la victime, âgée d’une vingtaine d’années, et deux autres membres de la famille Malbrouck. Istrid et Anthony avaient ensuite pris la fuite avant finalement de se rendre à la police.

Le commissariat de police de Saint-André

La municipalité veut rassurer la population

Ce nouveau drame survenu à Saint-André pose une nouvelle fois la question de l'insécurité. Trois jours avant cette expédition punitive, la commune était déjà sous le choc de l'agression mortelle de Kyeran, un jeune de 14 ans frappé à mort par un autre adolescent

Et la municipalité qui tient à rassurer la population a annoncé ce lundi soir qu'elle a demandé une "vigilance supplémentaire" de la part de la police municipale. "La problématique de l’insécurité n’est pas une problématique qui se règle seule dans son coin. C’est un sujet sur lequel l’Etat est également partie prenante", a rappelé Guillaume Govindin, le directeur de cabinet du maire Joé Bédier.

"C’est une réflexion d’ensemble et nous, collectivité, on engage depuis 2020, un certain nombre de mesures pour accompagner les familles, accompagner les associations pour faire davantage de culture, davantage d’éducation et davantage d’apprentissage. Nous allons mettre les bouchées doubles pour poursuivre les efforts".

Revoir l'interview de Guillaume Govindin sur Réunion la 1ère :

Assassinat à Saint-André : itw de Guillaume Gonvindin, élu