Un "meneur" en garde à vue, retour sur une soirée de violences urbaines à Saint-Benoît

Mercredi soir, les habitants de la Cité Labourdonnais ont assisté à des scènes de violences dont ils ont été les victimes collatérales.
Des rivalités de quartiers semblent à l’origine des affrontements entre jeunes et forces de l’ordre survenus mercredi soir aux abords de la Cité Labourdonnais à Saint-Benoît. Retour sur une soirée agitée qui s’est conclue avec l’interpellation d’un meneur présumé, toujours en garde à vue ce matin.

Il est environ 18h15 lorsque les services de gendarmerie sont alertés par des habitants de la Cité Labourdonnais, dénonçant une série d’événements violents survenus dans le centre-ville de Saint-Benoît. Les riverains indiquent avoir entendu des coups de feu, et évoquent des affrontements entre jeunes du quartier, opposés à d’autres venus de Bras-Fusil et caillassant des immeubles. Des scènes impliquant jusqu’à une quarantaine d’individus et qui ont choqué les habitants. 

Regardez le reportage de Réunion La 1ère : 

Saint-Benoît a été le théâtre de violences urbaines la nuit dernière. Des jeunes ont caillassé un immeuble de la Cité Labourdonnais. Reportage

 

"Des galets de 1,5 à 2 kg"

Rapidement, un dispositif conséquent est engagé par la compagnie de gendarmerie avec cinq véhicules de patrouille et une quinzaine de militaires, dont des éléments de la gendarmerie mobile, du peloton de surveillance et d’intervention (PSIG), ainsi que de la Brigade de gestion des événements (BGE), une unité locale mobilisable 24h/24 sur tout type d’intervention.

A leur arrivée au niveau de l’avenue Jean-Jaurès, sur la RN 2002, les gendarmes sont accueillis par une pluie de galets, certains pesant "de 1,5 à 2 kg" selon des intervenants sur place. Des véhicules d’intervention, y compris celui du commandement, vont essuyer d’importants dégâts. La taille des projectiles fait en tout cas dire aux militaires intervenant qu’ils n’ont "pas affaire à des enfants", mais plutôt de jeunes majeurs.

Les gendarmes ont essuyé de multiples jets de projectiles mercredi soir. Aucun blessé à déplorer, mais des dégâts matériels.

Bien regroupés, les agresseurs vont pourtant être dispersés, trois suspects étant appréhendés et mis à l’écart. Agés entre 17 et 20 ans, ils ont été entendus rapidement puis relâchés pour poursuite des investigations.

Vers 19h30, le calme semble revenu dans la ville. Le maire, Patrice Selly, poste d’ailleurs une vidéo d’appel au calme sur Facebook vers 22h, dans laquelle il demande l’aide de l’Etat et de la justice "pour empêcher les nuisances causées par une minorité de jeunes". Un appel réitéré ce jeudi midi sur le plateau du journal de Réunion La 1ère.

 

Regardez l'interview de Patrice Selly sur Réunion La 1ère :

Violences urbaines : Patrice Selly, invité du Journal

 

Nouvelle "descente" de Bras-Fusil

Mais aux alentours de 23h, la gendarmerie est à nouveau prévenue qu’une nouvelle expédition se prépare au départ de Bras-Fusil, toujours en direction de la Cité Labourdonnais. Cette fois-ci, les militaires ont le temps de mettre en place un dispositif d’interception à mi-chemin entre les deux quartiers.

Ils tombent alors sur une quinzaine de jeunes prêts à en découdre. L’intervention donne lieu à de nouveaux affrontements, les forces de l’ordre essuyant d’autres jets de projectiles. Par chance, aucun blessé n’est à déplorer.

La scène va prendre fin avec l’interpellation d’un jeune majeur ayant semble-t-il joué un rôle de meneur dans l’organisation de cette "descente" des jeunes de Bras-Fusil. Bien connu des forces de l’ordre, il a été placé en garde à vue.

Il était toujours entendu ce jeudi matin sur les événements de la soirée, alors qu’une enquête a été confiée à la brigade des recherches de Saint-Benoît pour dégradations volontaires et violences avec arme sur agents dépositaires de l’autorité publique.