Diffusées sur les réseaux sociaux, les images du carnage causé par une meute de chiens dans le quartier de la Montagne, à Saint-Denis, ont de quoi donné la nausée.
"Il ne me reste plus que la cage vide, les yeux pour pleurer et ces plumes...", lâche Claudine, dépitée, après cette attaque qui lui a coûté ses trois paons, des oiseaux au plumage magnifique qu'elle élevait depuis quatre ans.
Revoir l'interview de Claudine sur Réunion La 1ère :
Réveillée en pleine nuit par les cris d'agonie
Ce mardi 1er août, au petit matin, elle a découvert ses animaux en train d'agoniser dans leur parc. "J'ai été réveillée vers 5h du matin par leurs cris de douleurs, explique-t-elle. Ils essayaient d'échapper aux crocs de ces chiens errants qui ont défoncé le métallique de ma basse-cour pour les tuer sans pitié..."
"J'ai toujours aimé les animaux et j'ai donc monté une mini ferme pédagogique pour mes petits-enfants chez moi, confie-t-elle. Et j'y élève des poules, des lapins, des canards et donc des paons, pour le plaisir".
Des oiseaux d'une valeur de 2 000 euros pièce
Outre le choc émotionnel, la perte de ces paons constitue représente aussi un lourd préjudice financier, les trois volatiles étant estimés à 2 000 euros pièce par sa propriétaire. "J'en ai acheté un jeune à 250 euros dans une enseigne spécialisée et les deux autres à 350 euros chacun chez un éleveur. Et ce qui est dommage c'est qu'on rentrait dans l'année de la ponte...", déplore Claudine.
Le désarroi de la propriétaire
"Je suis fatiguée et désespérée", lâche encore Marie, la voix encore tremblante. "Les paons nécessitent beaucoup de soin, il faut les nourrir, prendre soin de leur plumage, explique-t-elle encore. Ce sont des animaux extrêmement gentils et dociles. Ils n’ont pas de dents et donc ils ne becquent pas".
Au moment de l'attaque, Claudine confie avoir aperçu un chien noir de type Berger belge Groenendael parmi ceux qui se sont introduits dans sa basse-cour. "A La Montagne, on vit dans un environnement où il y a énormément de chiens errants", déplore-t-elle encore.
La délicate problématique des chiens errants
Aujourd'hui, elle souhaite ainsi interpeller les éventuels propriétaires pour que ces derniers prennent leurs précautions et qu'ils n'y ait plus de nouvelles attaques.
"J'aimerais qu'ils essaient de prendre conscience que ça fait beaucoup de dégâts et beaucoup de mal aux gens qui élèvent leurs animaux avec amour et qui font l'effort de les mettre en sécurité dans les clotures car ici on ne peut pas les laisser en liberté".
La délicate problématique des chiens errants
Un voeu pieux dans une île où la problématique des chiens errants existe depuis plusieurs années.
Une louveterie a fini par être mise en place dans notre département en février 2020, mais cette unité spécialisée contre le braconnage n'a pas vocation à abattre les chiens errants. Le problème reste ainsi entier.
Des élevages décimés régulièrement
On ne compte plus les professionnels dont les élevages ont été décimés par des meutes de chiens jamais retrouvées et neutralisées.
En avril dernier, un professionnel de Sainte-Rose avait perdu des moutons ainsi qu'une dizaine de volailles suite à une attaque. En février, à la Plaine des Cafres, un éleveur a, lui, perdu une douzaine de moutons et de brebis pour un préjudice estimé à environ 5 000 euros.