Violences urbaines à La Réunion : des affrontements à Saint-Denis, une nuit plus calme dans le reste de l’île

La nuit du dimanche 2 au lundi 3 juillet a été marquée par de nouvelles violences urbaines à La Réunion.
La nuit du dimanche 2 au lundi 3 juillet a été marquée par de nouvelles violences urbaines à La Réunion. Des affrontements ont eu lieu à Saint-Denis, et des incendies dans d’autres communes de l’île.

Des violences urbaines ont à nouveau été commises la nuit dernière à La Réunion. Saint-Denis a été la ville la plus touchée, et notamment les quartiers du Chaudron, de Château-Morange et de la Trinité.

Des affrontements dans le chef-lieu

Dans le chef-lieu, les forces de l’ordre ont à nouveau été prises pour cibles avec des jets de projectiles, de pierres et de bouteilles. Selon la préfecture qui fait le bilan de la nuit passée, l’intervention de la police a permis à un retour au calme vers 1 heure du matin.

A Saint-Denis, un incendie s’est propagé sur la façade du restaurant "Le Cubarista" dans le secteur de la Technopole.

Des incendies plus limités que les nuits passées

Par ailleurs, des feux ont été déclenchés de manière plus ponctuelle et sans confrontation à Saint-André, Saint-Louis, Sainte-Marie, Saint-Pierre, La Possession et Le Tampon.

Au total, 53 incendies, principalement de poubelles, containers, encombrants et quelques voitures. Les pompiers sont intervenus 34 fois.

"Un retour au calme"

"La nuit a été assez calme en zone gendarmerie, nous sommes essentiellement intervenus sur des feux, mais il n’y a pas eu de contact avec les adversaires, expliquait ce matin sur Réunion La 1ère le général Pierre Poty, commandant de la gendarmerie de La Réunion. Nous sommes intervenus sur Le Tampon, Saint-Paul, Saint-Benoit, mais on peut considérer que cette nuit marque un retour au calme".

"La difficulté c’est la mobilité de l’adversaire, explique le général Pierre Poty. Nous sommes face à des jeunes, et même très jeunes. Je suis d’ailleurs surpris que des parents laissent des gamins parfois de 12 ou 13 ans, à 23h ou minuit dehors, pour venir harceler les forces de l’ordre".

"Notre priorité c’est de protéger les personnes et les biens et de faire en sorte qu’on n’entre pas dans une escalade de la violence, en essayant d’apaiser les choses", conclut-il.

Quatre interpellations, des enquêtes et gardes à vue en cours

Il n’y a pas eu de blessé. La nuit dernière, 210 policiers et gendarmes étaient déployés sur le terrain.

Quatre personnes ont été interpellées la nuit dernière. Des enquêtes et des gardes à vue sont toujours en cours

Depuis le début des violences urbaines jeudi, 32 personnes ont été placées en garde à vue, dont 22 mineurs. Les qualifications retenues sont principalement celles de participation à un groupement formé en vue de commettre des violences et des dégradations, violences sur personnes dépositaires de l'autorité publique, ou encore dégradation de biens privés et biens publics. 

A ce jour, six personnes majeures ont été présentées au juge en vue de leur comparution immédiate à partir de ce lundi. Une personne majeure a été remise en liberté avec poursuite d'enquête, une autre majeure a fait l'objet d'une convocation et sera jugé en septembre prochain. Tous les parents des mineurs placés en garde à vue ont été entendus, des mineurs sont encore en garde à vue.

Encore mobilisés la nuit prochaine

Le préfet de La Réunion, Jérôme Filippini, remercie policiers, gendarmes et pompiers pour leur mobilisation qui a "encore permis une fois de limiter l’impact des violences". Il prévient que les gendarmes, policiers et pompiers resteront mobilisés pour assurer la sécurité pour les nuits à venir.