Les Jeunes Agriculteurs veulent plus d'écume de canne pour contrer la hausse du prix des intrants

L'usine du Gol
Alors que le prix des engrais est toujours très élevé, les planteurs aimeraient avoir davantage recours à l'écume, un résidu du broyage de la canne à sucre riche en phosphore. Mais au-delà d'un certain quota, chaque planteur doit payer cet intrant à Tereos. Les Jeunes Agriculteurs souhaitent que les règles soient révisées.

Le week-end dernier, le syndicat Jeunes Agriculteurs faisait part de ses inquiétudes devant l'usine du Gol, en pleine campagne sucrière. 

Alors que le prix des intrants agricoles flambe depuis des mois, les planteurs espèrent pouvoir se retourner vers des solutions moins coûteuses. Parmi elles, l'utilisation de l'écume, ce dernier résidu issu du broyage de la canne. Cet intrant riche en phosphore est géré, concernant l'usine du Gol, par l'industriel Tereos, qui en revend entre 30 000 et 40 000 tonnes chaque année aux maraîchers. 

Un quota gratuit pour chaque planteur 

Les planteurs de cannes eux, bénéficient d'une gratuité de l'écume déterminée par la quantité de cannes qu'ils livrent. Au-delà de ce quota, ils doivent payer cet intrant, mais aussi son transport, à Tereos. Aujourd'hui, ils souhaitent que ce quota gratuit augmente, pour qu'il puissent diminuer leur recours aux engrais devenus si chers. 

Une CMU d'urgence réclamée 

Pour Bryan Alaguirissamy, des Jeunes Agriculteurs, le quota d'écume gratuite attribué aux planteurs doit augmenter, ou le système changer. Les Jeunes Agriculteurs annoncent qu'ils demanderont une Commission mixte d'usine d'urgence, et "si ça ne bouge pas on va envisager de mettre des actions en place". 

"On pourrait travailler avec un engrais plus adapté, moins cher, pour réduire le coût des intrants. A Bois Rouge, ce sont les planteurs qui gèrent l'écume. Ce n'est pas normal qu'aujourd'hui le Gol fonctionne comme ça. On a eu un entretien avec l'usinier il y a un mois, avant la campagne. Mais rien n'a été mis sur la table".

Bryan Alaguirissamy, syndicat Jeunes Agriculteurs

Faible richesse de la canne 

Autre inquiétude soulevée par le syndicat : le faible taux de richesse - entre 9 et 11 points - des cannes sur ce début de campagne sucrière, malgré un tonnage estimé correct. Pour certains planteurs, notamment ceux qui pratiquent la coupe à la main (soit 60% des planteurs), avec un taux de richesse aussi faible, la campagne devrait se solder par des dettes au lieu de bénéfices. Il demande donc du soutien à ce sujet. 

"Pour les coupeuses péi, il y a un dispositif de rattrapage dans la convention canne. Pour les cannes coupées à la main, il n'y en a pas. On demande que les acteurs de la filière se penchent là-dessus très rapidement" 

Bryan Alaguirissamy, syndicat Jeunes Agriculteurs

Pas de nouvelles du plan de relance de la filière

Aussi, il s'inquiète d'être sans nouvelles du plan de relance de la filière canne. "Rien ne nous est communiqué. Beaucoup de planteurs attendent ce plan pour préparer la campagne suivante", explique-t-il. Or, plus on attend, moins le timing sera favorable à la relance de la campagne suivante, notamment en raison de la période de sécheresse qui arrive, en zones non-irriguées. 

Panne à l'usine de Bois Rouge

Pour rappel, dans le bassin Nord-Est, la campagne sucrière est ternie par des pannes à répétition. Après un démarrage des plus tardifs, l'usine de Bois Rouge était à l'arrêt ces derniers jours, en raison de soucis techniques à la centrale thermique Albioma attenante. Le retour à la normale a été annoncé mardi. La CGPER elle, réclame une indemnisation des planteurs impactés.