"On n’a pas fait 11 heures de vol pour que vous soyez timides !" D’emblée, Disiz a mis tout le monde d’accord pour cette troisième et dernière soirée du festival saint-pierrois. Le rappeur a su trouver les bons mots pour électriser le public du Sakifo et l'inviter à lâcher prise.
Oté Granmèr a cappella
Vendredi, les nombreux fans d'Angèle n'avaient, eux, pas attendu le lancement de la bande-son de l'artiste belge pour chanter ses titres en choeurs. Et le public d’Ousanousava en a fait de même, ce dimanche.
À l’heure de terminer son concert sur la scène de la Poudrière, Bernard Joron, le leader du mythique groupe saint-louisien, s’est lancé seul, sans instrument, dans une interprétation magique de "Granmèr", un classique de la musique réunionnaise. Et le public l’a suivi, pour un moment de partage musical qui marquera sans aucun doute l’histoire du Sakifo.
Ousanousava chante ACDC
Et que dire de cette version de "Zamalyin" entrecoupé de classiques du rock et de la soul américaine que les Joron ont offert aux festivaliers ! Du ACDC ou encore du George Benson sur un riff péï que l'on connait (presque) tous par coeur... Priceless !
L’histoire du Sakifo sera aussi marquée par les chiffres records de la fréquentation cette année. La barre des 40 000 spectateurs a été franchie. Du jamais vu ! Alors, Jérôme Galabert, le patron du festival, a de quoi être "un organisateur heureux".
Revoir l’interview de Jérôme Galabert sur Reunion La 1ere :
Le Salahin plein à craquer pour Ibrahim Maalouf
Sibu Manaï a elle aussi tout donné sur la scène des Filaos à l’heure d’ouvrir le bal, à 18 heures. Avec ses chansons mêlant musiques traditionnelle et électronique, elle avait déjà enchanté le public du IOMMA, dans la salle du Kerveguen, l’année dernière. La jeune femme, qui est aussi une ancienne championne de surf, a démontré dimanche qu'elle avait sa place à la Ravine Blanche.
Regardez le reportage de Réunion La 1ère :
Une heure plus tard, le Salahin était noir de monde. Le concert du trompettiste Ibrahim Maalouf fait en effet partie de ceux qu'il ne fallait absolument pas manquer. Son talent est indéniable et l'artiste franco-libanais sait aussi s'entourer des meilleurs musiciens.
Entre nostalgie et modernité
Ibrahim Maalouf a encore plus enchanté le public quand il a invité Flavia Coelho à le rejoindre sur scène. On adore quand les artistes se lancent en duo et échangent ainsi avec le public. En 2012, Guillaume Hoarau et Davy Sicard avait, eux, été invités par Ayo pou kraz un maloya sur scène.
A l’heure de faire le bilan, Jérôme Galabert a confié qu’il était particulièrement ému d’avoir pu faire venir les Louise Attaque à La Réunion pour assurer le final de cette 19ème édition. Le public était tout aussi ému. Nostalgie adolescente, quand tu nous tiens.
"Nous sava dann van !"
Gaëtan Roussel et ses dalons n’ont d'ailleurs pas déçu le public du Salahin. Le vent, d’ordinaire si sauvage et taquin à Saint-Pierre, n'a quasiment pas soufflé lorsque le groupe parisien a entonné son indémodable "J’t’emmène au vent". Pardon, "Nous sava dann van !" Une adaptation créole surprise du chanteur qui a beaucoup plu aux festivaliers.
L’année prochaine, le Sakifo célèbrera son 20ème anniversaire. Les organisateurs ont placé la barre haut pour cette édition 2023. Le défi sera de proposer une programmation aussi exceptionnelle pour célébrer l'évènement.