En France, on estime que 2 000 femmes souffrent de précarité menstruelle, ce qui implique des difficultés, notamment financières, à avoir accès à des protections d’hygiène intime. Une précarité accentuée par la crise sanitaire depuis deux ans.
Un phénomène qui constitue un frein à l’insertion pour de nombreuses femmes et mène à une déscolarisation pour des adolescentes faute de cet élément essentiel à leur vie chaque mois. Chaque année, ce sont 130 000 jeunes filles qui ont manqué l’école régulièrement.
Cinq départements, dont La Réunion, font ainsi partie d’une expérimentation pour lutter contre ce fléau. Ainsi, depuis 2021, le ministère des Solidarités et de la Santé lance un appel à projets pour lutter contre la précarité menstruelle.
En 2021, une enveloppe de cinq millions d’euros a été allouée en direction des maraudes, des épiceries solidaires ou encore en facilitant l’organisation de collectes pour toucher plus massivement les personnes en situation de précarité et de très grande précarité.
Parmi les actions menées, il y a l’accès aux protections périodiques pour les femmes précaires à titre gratuit ou à prix symbolique, notamment dans les épiceries solidaires ou les distributeurs des universités.
A La Réunion, Lekol du Bonheur lance un clip
Pour parler des règles, sans souci ni tabou, l’association Lekol du Bonheur a d’abord fait une chanson, puis un clip. Le tournage a eu lieu aujourd’hui dans les rues de Saint-Pierre.
Le reportage de Réunion La 1ère :
Un clip "pour réclamer la justice, pour l’égalité, pour le droits des femmes" explique la présidente de l’association Lekol du Bonheur mais aussi pour sensibiliser sur les protections hygiéniques, elles-mêmes.
Car, si effectivement il en existe qui ne coûtent pas cher, elles sont souvent de mauvaises qualités et peuvent provoquer des allergies ou pire encore. Beaucoup de protections intimes contiennent des perturbateurs endocriniens.
Autre inquiétude, celle des chocs provoqués par des protections gardées trop longtemps, faute de produit de remplacement.
Un clip dont l’objectif est aussi de sensibiliser les garçons explique Erine, 14 ans qui illustre son propos avec un seul garçon présent lors du tournage.
Pour que ça intéresse les garçons, parce que quand on parle de règles, en général ils vont dire je ne les ai pas, ça ne me concerne pas.
Erine, 14 ans
Lutter contre la précarité menstruelle c’est aussi lutter contre les préjugés et ne plus entendre des phrases comme "t’es de mauvaise humeur, t’as tes règles ou quoi ?"
Le clip est à retrouver prochainement sur les réseaux sociaux.