Le mouvement de grève entamé hier, mardi, par le personnel titulaire de la société Newrest Inflight se poursuit ce mercredi 22 décembre, dans la zone aéroportuaire de Sainte-Marie. Les employés de cette entreprise spécialisée dans la préparation de plateaux repas pour les compagnies aériennes, réclament une augmentation de salaire mais aussi l'obtention d'une prime de Noël d'un montant de de 1 000 euros.
Mais jusqu'à présent, les négociations sont au point mort. Les salariés assurent être prêts à reprendre le travail immédiatement si la direction accepte leurs revendications. Mais aucun accord n'a donc encore été trouvé. Une nouvelle rencontre est prévue le jeudi 30 décembre. En attendant, la grève est maintenue.
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Des intérimaires appelés à la rescousse
Parallèlement, les responsables de l'entreprise ont trouvé une solution à court terme en faisant appel à des intérimaires pour continuer à fournir les plateaux repas pour les compagnies aériennes Corsair et French Bee.
"Apparemment, ils ne veulent pas aller jusqu’à la négociation pleinement pour nous, mais ils ont trouvé des alternatives pour les compagnies aériennes, donc nous, les salariés de Newrest, on ne sert à rien en fait ! Moi, je ne comprends pas !", réagit Jean-Michel Gaze, le délégué du personnel de l’aéroport.
Aucune augmentation en 9 ans
Pour rappel, c'est bien l'ensemble du personnel titulaire qui participe à ce mouvement de grève. Ils déplorent le fait que la société Newrest Inflight n'a jamais fait d'effort salarial depuis son installation, il y a neuf ans dans l'île.
"Le travail s’est multiplié, explique Nadia Tancourt, déléguée syndicale CGTR. On a perdu pas mal de personnels qui sont partis en rupture conventionnelle ou qui ont démissionné. On était 89 au début et aujourd’hui on n’est plus que 60 salariés. Et pourtant l’activité a augmenté, les vols ont augmenté".
Une charge de travail importante
Les employés qui ne s'occupaient à l'origine que de fournir des repas pour un seul vol quotidien, ont en effet vu leur charge de travail augmenter considérablement : ils assurent désormais les plateaux-repas pour l'équivalent de cinq rotations quotidiennes.
"Ce qu’on demande ce n’est pas la lune, on demande juste à avoir quelques chose pour cette fin d’année", lâche une employée. "On n’est pas reconnus à notre vraie valeur. On travaille beaucoup, on n’a que 30 minutes de pause, et on fait des heures supplémentaires. On n’est pas assez bien payé pour ce qu’on fait", poursuit celle qui confie travailler souvent les week-ends et les jours fériés, Noël et Nouvel an compris.
Les employés estiment ainsi qu'ils méritent plus que leur Smic mensuel de 1 182 euros. Des revendications déjà mises sur la table lors des dernières négociations annuelles obligatoires, en 2020, indique encore Nadia Tancourt.